Le jeune rennais ne cesse d’impressionner depuis le début de saison, surprenant son monde en s’imposant de façon naturelle dans la rotation du groupe rennais. Pas vraiment attendu à ce niveau, l’ailier de 17 ans compte bien continuer à grappiller du temps de jeu, avec l’ambition de s’imposer comme un élément incontournable de l’URB. Une première étape, avant d’espérer viser encore plus haut.
« Au départ, je n’avais pas vraiment l’ambition de devenir basketteur. » Contrairement à beaucoup de jeunes joueurs, pour qui le basket de haut niveau demeure un rêve, Tyron Minfir n’a pas tout de suite été attiré par les parquets. Sa première passion était plutôt le football. Un sport qu’il pratique en club, mais qu’il dû interrompre à la suite d’une expérience compliquée. A la recherche d’un nouveau sport, sa réflexion alors commence à mûrir : « L’idée du basket m’est venue, parce que j’en avais déjà fait pour découvrir quand j’étais petit. J’avais bien aimé, du coup j’ai choisi de commencer le basket, c’est comme ça que c’est parti », se remémore Tyron.
L’idée prend forme dans la cour du collège Cleunay, lorsqu’il rencontre Giampiero Leï, alors entraîneur des U15 Nation de l’URB. Ce dernier intervenait dans le cadre du programme « URB dans la cité », et le courant entre les deux est tout de suite passé. Rapidement intégré aux entraînements, il commence à évoluer avec les U15 Région. Tyron gravi ensuite les échelons, grâce à la section sportive Bréquigny, en U17 Région puis U18, sans que toutefois ses coachs ne voient déjà son potentiel. Le déclic intervient la saison dernière, lorsqu’on lui donne la chance de jouer avec les adultes : « J’ai réussi à faire quelques matchs en N2 : la prépa, des matchs amicaux, et puisque ça s’est bien passé, j’ai été appelé pour faire d’autres matchs dans la saison. »
Capable d’apporter sa fougue et son énergie sur des bouts de matchs en Nationale 2, il continue d’être performant avec les U18, comme l’a constaté Bastien Demeuré, assistant de Pascal Thibaud et coach des U18 : « Il était le meilleur. Il tenait tête à des joueurs qui venaient d’autres centres de formation. En une année, il a énormément progressé. Avant, c’était compliqué au niveau du tir. Maintenant, il est capable de shooter à 3 points. Son agressivité sur les rebonds offensifs est aussi très intéressante », apprécie-t-il. Après l’interruption liée à la crise sanitaire, Pascal Thibaud propose de préparer la nouvelle saison avec 9 joueurs, plus Tyron : « sans certitude de lui garantir un temps de jeu sur la saison » ajoute l’assistant du coach rennais.
Cette donne a changé à force de s’illustrer durant les matchs joués avec les « grands » : « Il a fait une très bonne prépa. Avec Pierre Golvan, préparateur physique, on l’a entraîné cet été, en juin-juillet, en le prenant en travail individuel. Pendant les matchs amicaux, on s’est rendu compte qu’il pouvait vraiment jouer et être efficace. » Sa capacité à progresser a impressionné le staff de l’URB. Celle-ci peut notamment s’expliquer par son parcours atypique : « Tyron est une éponge. Quand on lui dit quelque chose, il essaie directement de l’appliquer. Il n’a jamais connu les sélections régionales, départementales et le pôle espoirs. Souvent, les jeunes sont détectés très tôt. Vu qu’il n’a pas connu tout ça, il prend ce qu’on lui dit. Il reste toujours à l’écoute, puisque son statut actuel est un petit peu inespéré. »
Ce nouveau statut, il le doit à son talent et aux qualités acquises tout au long de sa formation. Les rebonds offensifs, la défense, et le jeu sans ballon en attaque constituent ses principaux points forts. Il doit néanmoins penser à se développer physiquement. Suivi de près par Pierre Golvan, le jeune homme, qui soufflera ses dix-huit bougies le 21 décembre, travaille au quotidien sa force et son explosivité, afin de monter plus vite en détente face aux joueurs aguerris de N1. Ses progrès sur le terrain seront également attendus : « Au niveau technique, il va devoir progresser sur les tirs et les dribbles, pour être un vrai poste 3. Aujourd’hui, il manque encore un peu de confiance dans son tir. Mais il réussit à nous surprendre tous les jours. »
L’ailier, qui n’était pas destiné à jouer à ce niveau, a disputé toutes les rencontres de coupe et de championnat depuis le début de saison, avec une moyenne de 19 minutes par match. Face aux attentes du staff et des fans, il profite de chaque instant, en restant totalement décomplexé : « Cette année, je ne pensais pas jouer autant, c’était clairement une surprise pour moi. J’ai été étonné mais j’ai saisi l’opportunité. J’ai joué sans être stressé d’évoluer dans le 5. Comme l’année dernière en N2, j’ai eu de bonnes sensations, sans aucun stress. Je joue, je me donne à fond tout le temps, franchement, je suis content d’avoir plus de temps de jeu, ça fait plaisir », savoure Tyron.
Au regard de son parcours, il s’agit déjà d’une grande satisfaction pour le club. Le staff suit attentivement son évolution en tant que joueur mais aussi son travail à la fac, lui qui étudie en première année de STAPS avec un cycle aménagé aux côtés de Jean Trohel. A terme, l’exigence vis-à-vis de lui-même déterminera la suite de sa carrière. S’il reste déterminé, s’il poursuit sa progression, s’il ne se met pas de barrières, il pourrait atteindre des sommets que nul n’aurait imaginé quelques années plus tôt. En Jeep Elite, voire plus haut : « Mon rêve est la NBA. Quand je regarde les matchs, le spectacle, ça me donne énormément envie. Après, il faut se donner les moyens d’y arriver. J’y suis encore très loin, mais il faut tout donner, et se fixer des objectifs très élevés, comme ça on est au moins assuré d’aller haut. Quand on regarde le parcours de certains joueurs, certaines choses leur arrivent et leur permettent d’y accéder. Donc je vais me donner à fond, tout le temps, et on verra ce qui se produira. » Avant de viser l’excellence, Tyron Minfir devra d’abord confirmer les promesses du début de saison, ce qui pourrait rapidement le conduire à devenir un joueur indispensable de l’URB.