La tempête couvait et se rapprochait de plus en plus dangereusement des côtes de la Piverdière. Pour y faire face, Julien Stéphan était à la barre, bien seul face aux vents obscurs et contraires, avec son équipage en première ligne, avec l’objectif d’éviter la chute. Avec des choix forts orchestrés à Nice, celui-ci a déjà légèrement dévié la trajectoire dangereuse du club breton. Un revirement qui demande confirmation…
Contre des Azuréens bien plus malades que les Bretons, le Stade Rennais ne s’est pas totalement rassuré, soyons francs. Lors du premier quart d’heure, Rennes s’est montré dangereux grâce au revenant Nayef Aguerd, de la tête sur corners à deux reprises, tout proche de marquer. Les niçois ont pourtant eu d’énormes cadeaux de la part des Bretons qui ont laissé des boulevards aux locaux pour ouvrir le score. Fort heureusement, n’est pas le FC Séville qui veut et les « Aiglons » n’ont pas eu le bec fin au moment de conclure. Guère plus doués en défense, ils ont même offert à Adrien Truffert, titularisé d’entrée en milieu offensif gauche un ballon dans la surface devenue passe décisive offerte à M’Baye Niang, qui ne gachâ pas l’offrande et fit le boulot (23′, 0-1). Par la suite, dans un match aux avaries multiples en défense de chaque côté, les occasions n’ont pas manqué mais Rennes a tenu bon.
La seconde période sera bien moins « ouverte », les boulons étant resserrés avec vigueur. Sous les ordres autoritaires de Romain Salin, la défense tiendra face à la timidité maladive de Niçois bien mal partis pour exister cette saison. En contre, Georginio Rutter entré lors du dernier quart d’heure, aura l’occasion de tuer la partie mais pêchera par précipitation. Dans cette rencontre, l’artilleur Faitout Maoussa, auteur de deux missiles, aurait mérité de marquer lui aussi mais n’en fit rien, pas plus que le remuant Jérémy Doku, qui continue en revanche de tout donner.
Les trois points sont au bout du compte, non sans avoir quelque peu tangué par moments. Une première depuis le 31 octobre dernier contre Brest. La titularisation de Clément Grenier en lieu et place de l’inamovible Benjamin Bourigeaud prouve la fatigue de ce dernier mais aussi, le retour en rotation du premier. M’Baye Niang retrouve ses sensations tandis que Nayef Aguerd, Martin Terrier, Faitout Maouassa sont de retour pour terminer 2020. Si beaucoup s’autorisaient à douter de la relation de confiance nouée entre le capitaine et son équipage, voici les grincheux mis sous l’éteignoir pour quelques jours, en attendant la prochaine averse possible contre l’OM ce mercredi. Gare, la fameuse crise reste toute proche, prête à être ressortie au premier coup de vent…
Attention, les Phocéens ne sont vraiment pas beaux à voir jouer mais terriblement efficaces, au point d’être solidement ancrés au port des prétendants pour le grand voyage européen (pourtant totalement galvaudé cette saison, paradoxe suprême !). Ce choc, comme en janvier dernier, aura valeur de vrai tournant dans la saison rennaise et confirmera, ou non, le rebond rennais, avant d’affronter Lorient au Moustoir samedi.
En cas de bon enchaînement, le Stade Rennais pourrait réintégrer rapidement le top 5 et enterrer « morte-née » une crise tant voulue à la lecture de beaucoup « d’infos » parues ces derniers temps et sorties avec un timing douteux. Avec le regard vers le haut et en rang serré, le Stade Rennais doit encore faire un dernier effort pour terminer proprement une année 2020 définitivement pas comme les autres et continuer à rester placer pour envisager les rives européennes au printemps prochain. Nous le pensions avant Nice, nous le penserons toujours dimanche, après l’OM et Lorient : Julien Stéphan est évidemment l’homme de la situation. Regarder Nice et voir l’après Viera le confirme : changer pour changer ne mènera rien… Reste à confirmer que le vent sera prochainement de nouveau dans le dos dès maintenant pour les « Rouge et Noir ».