Comme un lendemain de gueule de bois, avec la « pâteuse », le Stade Rennais, bouté hors des compétitions européennes après son décevant revers à Krasnodar, doit réagir cet après-midi, face à un promu des plus dangereux qui soit. Les « Sang et Or » n’ont rien à perdre au Roazhon Park, au contraire des joueurs de Julien Stéphan, sérieusement englués dans le doute.
Nicolas Holveck, interrogé par Ouest France cette semaine, a réaffirmé sa confiance vis à vis d’un coach qu’il admire pour ses méthodes, son souci du détail et sa personnalité. Pour autant, le président rennais a aussi indiqué l’exigence d’être parmi les 5 premiers à la trêve, afin de ne pas voir le wagon européen s’éloigner du quai pour de bon. Une fois n’est pas coutume, c’est plus sur les joueurs que la pression est mise… Et ceci n’est en rien illogique. Il faut ce petit plus, ce dépassement de fonction qui manque à une équipe de joueurs peut-être trop frileux au moment de prendre un risque, d’abandonner un poste ou une consigne. Le mal n’est sans doute pas si profond, le groupe adhérant toujours à la méthode Stéphan mais peinant à forcer son destin. Ce trait de caractère a pourtant offert émotions et points en début de saison à un groupe qui n’est pas devenu mauvais du jour ou lendemain.
Inscrit sur le long terme, le projet mené par le technicien rennais est cohérent et ambitieux, et passe inévitablement par des plateaux de stagnation comme celui traversé depuis octobre. Jamais le Stade Rennais ne s’est « déchiré » ou n’a insulté le jeu. Les poteaux, les blessures (ce soir, les cinq recrues du mercato seront absentes !), des décisions d’arbitrages contraires mais surtout un manque évident de créativité et d’initiative dans les instants décisifs ont sanctionné des matchs corrects mais insuffisants pour prétendre à plus. A force de ronronner gentiment sur le plan comptable, le Stade Rennais, fauve faisant mal d’un simple coup de griffe en début de saison, devient peu à peu un matou inoffensif qu’il convient de réveiller…
Désormais, hélas, délesté de ses obligations européennes, le club breton va pouvoir se pencher à 100 % sur ses obligations domestiques et montrer de nouveau les crocs. Certains joueurs ont une grosse carte à jouer, du temps de jeu à gratter. Une association Truffert-Maouassa à gauche est-elle imaginable ? M’Baye Niang va-t-il retrouver ses repères et son instinct de buteur et Eduardo Camavinga la fraîcheur qui fit de lui l’un des meilleurs joueurs de Ligue 1 en septembre? Steven N’Zonzi amènera-t-il sa puissance et sa capacité à éliminer au-delà du rond central cet après midi ? En défense enfin, Rennes va-t-il réussir à verrouiller et à ne pas offrir d’opportunités à son adversaire, attendant tapi dans l’ombre l’aubaine pour piquer ?
De la partie de cet après-midi, de nombreuses réponses vont arriver. La meilleure sur le plan comptable serait évidemment les trois points, avec si possible, peu de frayeurs et le plaisir de pouvoir retrouver le sourire pour un groupe qui a les arguments pour reprendre sa place dans le premier tiers de Ligue 1 !