Certes, le score pourrait, dans sa lecture la plus basique, laisser à penser à un match accroché, gagné in-extremis. Ce fut tout le contraire et sans les montants, Montpellier serait probablement reparti dans l’Hérault avec une fessée identique à celle reçue en mars dernier (5-0).
Pensez donc : 16 tirs dont 7 cadrés (la moitié moins pour Montpellier), des centres, des débordements à répétition pour les latéraux, l’excellent Brandon Soppy et l’infatigable Faitout Maouassa, très en vue, et deux barres (Hunou et Raphinha) et un poteau (Hunou). Le bilan comptable ne laisse pas l’ombre d’un doute : le Stade Rennais a dévoré un adversaire diminué mais totalement dépassé tactiquement et physiquement.
Au fil des minutes, les Rennais ont construit leur succès. La circulation de balle, propre, use l’adversaire, les remontées ce font ligne par ligne, dans les pieds, avec Steven N’Zonzi en véritable plaque tournante. Le placement du champion du monde permet à Eduardo Camavinga d’évoluer en véritable dynamiteur, bien plus haut sur le terrain. Un replacement qui va torturer plus d’un adversaire cette année et une prestation de très haut vol pour célébrer son premier appel en Bleu de la plus belle des manières, avec un un but de haute volée. Finesse, plaisir de joueur, détermination et technique, tout y était et l’ancien rennais Pedro Mendes, sorti quelques minutes plus tard, risque de s’en souvenir un long moment…
En seconde période, après dix bonnes minutes des joueurs Der Zakarian, Rennes su reprendre le ballon et défendre en avançant, avec vélocité et détermination. De l’intensité, de la justesse, une vista technique apportée par Nayef Aguerd en défense et Martin Terrier devant, excellent jusqu’à son expulsion, les motifs de satisfaction pour le coach son nombreux. La nouvelle grosse prestation de Raphinha, de plus à plus à son aise, va aussi dans le bon sens. L’entrée de Serhou Guirassy, enfin, s’est avérée intéressante et semble peut-être marquer le chant du départ pour M’Baye Niang, resté sur le banc sans même s’échauffer. Au regard de cet ‘après midi, on regretterait presque que la trêve internationale arrive si vite, tant ce Stade Rennais-là, malgré la superbe réduction du score de Gaëtan Laborde, est séduisant et prometteur.
Seul petit bémol de la soirée, comme à Lille, ce carton rouge, cette fois-ci pour Martin Terrier, à 20 minutes de la fin, alors que le Stade Rennais tenait son match. Après avoir subi deux fautes non sifflées, l’ancien lyonnais appuie un peu trop sa semelle sur Laborde. Un geste suffisant pour voir M. Delajof dégainer et remettre les équipes à 10 contre 10, Florent Mollet ayant été aussi expulsé avant la pause pour un pied dans la tête de Faitout Maouassa (43′). L’ambiance ? Dans le contexte que l’on sait, elle, fut au rendez-vous, avec des supporters bruyants et heureux de retrouver leur équipe.
Le foot nous avait manqué à tous, un 1-0 sur pénalty aurait sans doute comblé la communauté « Rouge et Noir » mais ce serait mal connaître Julien Stéphan et ses joueurs, heureux eux aussi de retrouver la compétition, le plaisir et affichant clairement leurs ambitions, un cran au-dessus encore de la prestation fournie à Lille. Prometteur, vraiment !