Le nouvel arrière-gauche des Irréductibles a raconté son parcours dans les colonnes du dernier numéro, à retrouver en téléchargement gratuit ici.
Voici un petit extrait, histoire d’aller à la rencontre de l’ancien joueur de Sélestat et Irun.
RUDY SÉRI : L’AMBITION COLLÉE AUX BASQUES
Après deux saisons passées en Espagne à Irun, le retour en Lidl Starligue était l’option prioritaire. Pisté par une moitié de championnat, le champion du monde U21 2015 a choisi Cesson pour continuer d’affirmer promesses et plaisir du jeu. Découverte d’un joueur désireux de s’imposer dans le meilleur championnat du monde.
La côte toute proche, la quiétude, la chaleur humaine, la vie en dehors du hand et même, un peu, la météo… Finalement, malgré les 800 km séparant Irun de Cesson-Sévigné, Rudy Séri, 24 ans, ne devrait pas être trop dépaysé pour la reprise de l’entraînement, mi-juillet. Ravi de poser ses valises en Bretagne, le solide gaillard (1,94m, 104 kg) va découvrir l’Ouest de la France après avoir fait ses classes à l’est, à Sélestat : « J’arrive ici avec l’envie de continuer ma progression, je veux m’affirmer en Lidl Starligue et le projet de Cesson était celui qui cochait toutes les cases pour moi. Le feeling a été là dans nos échanges et je retrouve deux anciens potes connus chez les Bleus, Florian Delecroix et Youenn Cardinal. Ça a compté au moment du choix, oui, je suis un affectif, l’humain est souvent au centre de mes décisions. »
UN MENTAL FORGÉ AU CONTACT DES PLUS VIEUX !
Tout sourire, le nouvel arrière-gauche des Irréductibles a toujours lié plaisir à compétitivité. Petit, il teste le foot mais rapidement, saute et marque sur un terrain de hand : « Magali, mon enseignante en primaire, a rapidement estimé que j’avais de grosses aptitudes pour le hand. C’est elle qui m’a convaincu d’y aller à fond. Je sautais haut, je frappais fort… » Alors à Epernay dans une famille sportive avec deux grands frères branchés tennis et basket puis deux petites sœurs également « basket », Rudy dénote avec son sport, également différent de celui d’un papa footballeur en Côte d’Ivoire. Sans accroc, il passe les différentes sélections, étant surclassé à chaque fois : « Le fait d’être un peu plus grand que les autres m’a aidé pour cela, s’amuse-t-il, mais en compensation, il a fallu apprendre à faire ma place, à me forger un mental pour m’imposer avec les plus âgés. » A 16 ans, parcours classique, place au pôle, du côté de Reims. Là-bas, il côtoie notamment Yohan Herbulot (Pontault-Combault), Rémi Boudet (passé par le CPB Hand) ou encore Corentin Boe (Billière). Peu à peu, le handball professionnel devient un objectif et une possibilité. Après une première saison en régionale à Reims, il rejoint rapidement Troyes (N2) avant de taper dans l’oeil d’Hervé Lenne, alors directeur du centre de formation à Sélestat. Dans le même temps, il se régale en équipe de France, où il passe par toutes les catégories aux côtés des Nicolas Tournat, Florian Delecroix, Nicolas Nieto, Queido Traoré ou Alexandre Tritta. Sommet de l’aventure en Bleu, le titre de champion du monde U21, en 2015. De quoi faire tourner la tête ? « Franchement, non. Je garde surtout beaucoup de sourires, de délires, de moments d’amitié, plus qu’un titre. Cette année, toutes les équipes de France avaient tout raflé. Pour autant, il était hors de question de se croire arrivé. En première division, il y avait des joueurs confirmés, partout, des stars en veux-tu en voilà ! Un titre, c’est top, ça récompense un tournoi réussi mais à 20 ans, on est personne, il y a tout à prouver ! »
C’est donc en Alsace, dans la partie des frères Omeyer, que celui qui joue alors aussi bien demi-centre qu’arrière gauche fait ses armes. Au centre de formation, il dispute la première saison avec la réserve puis accède au groupe pro et joue son premier match lors de la seconde saison, à Beaulieu, face au HBC : « Démarrer là-dedans, c’est quelque chose ! Là, tu te dis : “Ah oui, quand même, il va falloir y aller pour s’imposer”. J’ai alors été mis en confiance par tout le monde, l’histoire était lancée et j’ai inscrit mes deux premiers buts. » Sanctionnée par la descente en Proligue en 2016, la formation alsacienne remonte immédiatement et Rudy Séri s’affirme. Il côtoie à l’époque Frédéric Beauregard, « mon “Senseï”, il comprendra» ou encore Thibault Minel, aujourd’hui au CPB Rennes…
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