Hier joueur, aujourd’hui entraîneur de l’équipe Une, Martin Lagarde, 32 ans, nouveau coach du Rheu, sait déjà̀ où il veut aller. Entre identité́ du club et formation des jeunes, le jeune technicien avance avec ambition vers la saison prochaine en Fédérale Deux. (itw extraite du Rennes Sport de juin)
L’arrêt des compétitions officialisé fin mars, sans descentes ni montées, vous offre le maintien. Comment réagis-tu à cela ?
Évidemment, notre maintien est une bonne nouvelle après laquelle nous avons mené́ une réflexion collective. Nous avions la possibilité́ de demander la descente, mais après consultation des comptes, des avis de chacun, nous repartons en Fédérale Deux la saison prochaine. Beaucoup de matchs ont été perdus dans les dernières minutes cette saison, nous avons joué́ de malchance et de maladresse, il ne manquait pas grand-chose mais cette décision nous fait au final, du bien.
Te voilà̀ désormais entraîneur de l’équipe Une. Comment ta nomination s’est-elle déroulée ?
J’ai un passé d’une dizaine d’années en tant qu’éducateur avec les jeunes, c’est une chose que j’aime faire et c’est pourquoi le club s’est tourné vers moi. Au début, j’étais plutôt réticent à devenir coach, par peur de l’être trop tôt, et de ne pas être suffisamment prêt, mais face aux nombreux refus que le club a essuyés, j’ai accepté́, d’autant plus que ma carrière de joueur était en suspens suite à une blessure aux ligaments du genou que je traîne depuis de longs mois.
Quelle est ta plus grosse appréhension au moment de prendre place sur le banc ?
Celle de ne pas répondre aux attentes de mes joueurs. C’est normal quand on débute, il faut faire sa place et convaincre le club, le public que l’on est à la hauteur. J’espère bien le faire. Mes expériences passées vont m’aider, tout comme ce groupe que je connais bien.
La saison prochaine est déjà amorcée en interne. Quels sont les axes de travail actuels ?
La crise sanitaire, bien que malheureuse, nous a permis de mettre les choses en ordre. Ma nomination a été annoncée mi- avril, j’ai donc pu prendre connaissance sereinement des ambitions. L’objectif est évidemment de se maintenir en F2, et pourquoi pas d’aller chercher le haut de tableau. Sur les premiers échanges, les joueurs que nous avons repérés pourraient nous faire atteindre cet objectif. Nous en saurons plus dans les semaines à venir.
Tu prends en charge le pôle senior. Quid des autres sections du club ?
Je serai également responsable de l’école de rugby. La formation est une place forte du rugby rheusois,il faut la faire évoluer et ce, malgré l’échange avorté avec le REC. Je garde aussi un œil sur les U18 féminines qui vont intégrer le pôle jeune.
Quel regard portes-tu sur le développement du rugby à Rennes et ses chances d’aller plus haut ?
L’Ille-Et-Vilaine, et plus généralement la Bretagne, possède une forte identité Rugby. Malgré notre éloignement par rapport aux pôles de formation, il y a ici des valeurs, des méthodes de travail, et l’expérience de coaches qui rendent la région attrayante. A nous de faire le maximum pour faire perdurer ces savoir-faire, cela passe par une formation plus complète et des résultats sur le terrain.
La Fédérale Deux sera-t-elle plus homogène la saison prochaine ?
Nous perdons dans la poule Marcq-En-Barœul et Beauvais, deux cadors qui ont écrasé tout le monde l’année dernière. Outre des voyages en moins, cela nous laisse plus de chance pour la bataille en championnat. Il faut voir aussi quel visage vont montrer les clubs parisiens, qui chaque saison, sont difficiles à cerner. L’objectif, je le répète, est de faire mieux que le maintien et de créer une identité́ sur le territoire.
Les changements récurrents à la tête du club ont- ils eu, à terme, un impact négatif sur le terrain ?
Nous avons eu trois entraîneurs en trois ans, un problème majeur ces dernières années avec de fait,un manque d’automatisme, de projet. On ne construit pas un collectif en une seule année, c’est pourquoi je m’inscris dans la durée. Si demain, on doit descendre,je serai toujours avec mon équipe.