C’est une onde de choc retentissante pour le basket brétillien qui s’est propagée le 8 mai dernier. Olivier Perez, président de l’Union Rennes Basket 35, ainsi qu’Erwan Guillet, vice-président et Denys Sarazin, trésorier, ont choisi de ne pas se représenter à la présidence d’un club qu’ils ont grandement contribué à lancer, au moment où tous les voyants semblaient au vert. Le président sortant a accepté de tout nous expliquer. (version complète en téléchargeant le journal ici).
Alors que l’URB pourrait retrouver dans les semaines à venir la Nationale Une à l’issue d’une saison pleinement réussie, vous et vos proches collaborateurs choisissez le départ. Pourquoi ?
Ce n’est pas un choix qui a été par lassitude ou sur un coup de tête mais qui découle d’une accumulation de choses ici et là, dépendantes essentiellement du terrain juridique, statutaire ou administratif. A la base, l’Union Rennes Basket a été créé pour fédérer autour d’elle et s’inscrire dans une volonté de travail collectif, avec les clubs socles, le Rennes PA et l’Avenir, ainsi que tous les clubs partenaires. Depuis quelques années déjà, le comité de Direction se comportait davantage en comité de surveillance qu’en support vis-à-vis de la présidence de l’URB. Les tensions se sont aggravées aboutissant à la méfiance puis la défiance et il est apparu évident que les objectifs et la trajectoire de la présidence n’étaient pas (plus ?) partagés par les représentants des clubs supports. Il fallait agir. Il y a eu des interférences, des ingérences qui ne peuvent plus se produire si nous voulons continuer à progresser. Il y avait un mur, inexorable, face à nous et nous avons refusé de foncer dedans. Notre départ engage forcément à une remise en cause et une restructuration de ce qu’est et doit être l’URB.
Quand vous parlez d’ingérences, pouvez-vous être plus précis ?
L’URB, dans notre esprit, est une vision à long terme, un travail horizontal où l’on sort un peu du modèle dirigeant-exécutant. L’idée est plutôt de poser un maximum de compétences au service du projet et d’offrir à chacun la responsabilité de son domaine, le tout avec une direction commune et un bureau directoire qui après avoir consulté, statue et tranche. Tout le monde doit mettre la main à la patte, être dans l’action et il ne devenait plus possible d’avoir des interférences ou interactions arrivant sans prévenir et venant freiner un ensemble qui travaillait au jour le jour. A 95%, tout se passait très bien, que ce soit sur le terrain, avec les clubs partenaires, les bénévoles, les partenaires privés. Mais ce sont ces 5 % qui nous ont poussés à agir ainsi… Des personnes impliquées sur le papier ne l’étaient pas dans le quotidien et se sont immiscées parfois là où elles n’avaient sans doute pas à le faire.
C’est-à-dire ?
Je ne tiens pas à mener un combat contre des personnes mais à livrer un match, une lutte sportive aux côtés des autres en vue d’un objectif de compétition sportive à atteindre. Ce n’est pas une question de personne ou d’égo. Ces combats-là ne m’intéressent pas. Tout se passait très bien cette saison sur le terrain mais pourtant, nous avons réussi, en sus de la crise sanitaire terrible à vivre pour chacun d’entre nous, à nous (faire) pourrir la vie et à compliquer tout un tas de choses. Qu’en serait-il en temps de crise ? Pour changer tout cela, une refonte obligatoire des statuts, des droits et devoirs de chacun et une restructuration des textes et fonctionnement actuels était nécessaire. Nous travaillons actuellement dessus pour que ce type de situation n’arrive plus. L’URB doit avoir les coudées franches dans les orientations, choisies et validées en plein accord avec ses partenaires tout autant qu’elle a aussi des devoirs vis-à-vis de tous les partenaires, dans les textes et statuts validés au départ. C’est en cela que nous travaillerons jusqu’à la fin de notre mandat, mi-juillet.
« Séparer pour mieux lier »
Vous parliez de vision. En quoi la vôtre et celles des clubs socles diffère-t-elle ?
La vision du haut niveau est peut-être différente du point de vue de l’associatif, où le modèle du président décidant de tout est encore très courante un peu partout. Notre projet URB, c’est une action et une prise de responsabilités de la part de tout le monde : partenaires privés, publics, collectivités et paradoxalement, les associations supports n’adhéraient pas totalement. Le club doit rendre au territoire tout ce que celui-ci lui offre. C’est l’enjeu d’URB dans la cité. L’équipe pro, c’est bien mais un club, pour durer et donner, doit aller bien au-delà.
Ce départ peut-il être assimilé à un sacrifice pour l’avenir du club ?
Non, nous ne sommes que des hommes travaillant sur le projet et non le projet en lui-même. Je parlerai plutôt d’électrochoc nécessaire à faire bouger les lignes. D’ailleurs, depuis, les choses se calment et nous travaillons positivement tant avec le Rennes PA qu’avec l’Avenir de Rennes afin que ce type de situation n’arrive plus. Ceux qui se sont trompés l’ont compris et ont reconnu leurs erreurs. Ce n’était pas une lutte de pouvoir, je le répète, ni une cabale contre nous, équipe dirigeante actuelle. Jamais il n’a été question de faire disparaître l’URB, ni d’en prendre le pouvoir. Ce n’était pas une question de personnes, j’insiste sur ce point.
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