Tennis de table – TFTT- Gervais Rolland : « La fédération n’a pas voulu prendre de risques »

Noshad Alamiyan décisif pour cette reprise de championnat @Crédit Photo JRS

A l’arrêt depuis deux mois, le TFTT n’a pas vraiment le temps de chômer. Dans l’expectative, Gervais Rolland, le responsable des équipes, fait le point sur l’arrêt du championnat, le recrutement, avec les yeux rivés vers la saison prochaine.

La fédération a statué pour une saison blanche. Comment avez-vous pris la nouvelle ?

Nous avions un petit espoir qu’il y ait une montée et aucune descente afin de ne pas faire de mécontents. Au final, tout le monde reste à sa place, comme si la saison n’avait pas eu lieu et c’est décevant. La nouvelle est encore plus dure à encaisser pour Chartres qui ne montera pas, et surtout Rouen, à qui le titre de champion de Pro A tendait les bras. C’était aussi l’occasion pour les clubs et la fédération de se mettre autour de la table pour faire avancer notre sport, mais l’appel n’a pas été reçu. Nous sommes passés à autre chose.

Play-offs, huis-clos, les idées ne manquaient pas pour reprendre la saison. Y’a t-il une part d’égoïsme de la FFTT ?

Je pense que la fédération n’a pas voulu prendre de risques. Même si nous les avons contacté, l’appel à la négociation est resté lettre morte. Aujourd’hui, dans le tennis de table, beaucoup de règles sont à modifier comme le comptage de points. Des réformes doivent être envisagées pour les saisons prochaines, on aurait pu prendre de l’avance pour fixer le cadre, mais face à nous, toujours ce même refus des instances.

Un gros championnat de Pro B vous attend l’année prochaine. L’objectif montée sera-t-il plus dur à atteindre ?

Oui, une grosse saison nous attend. Six équipes vont jouer la montée, la marge d’erreur sera encore plus restreinte. Heureusement, nous avons fait notre recrutement en connaissance de cause de crise sanitaire actuelle. Ce n’est pas le cas de plusieurs équipes qui l’ont fait avant, et sont donc restées sur les mêmes budgets. Le retour de bâton risque être sévère dans deux ans…

Même si le championnat est clos, vous vous activez pour préparer la saison prochaine. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Deux de nos joueurs seront toujours là l’an prochain : Jules Rolland, qui malgré les sollicitations extérieures, reste chez nous. L’autre bonne nouvelle, c’est Noshad Alamiyan, notre numéro un, qui prolonge l’aventure. Du côté des départs, Rémi Ménand quitte le club pour la région parisienne. En tant que quatrième joueur, nous n’avons pas pu lui promettre le temps de jeu supplémentaire qu’il désirait. Thiago Monteiro quitte lui aussi Thorigné-Fouillard. Pour l’année prochaine nous souhaitons un joueur capable de jouer en Nationale Une. Or, pour ce faire, il faut être numéro 3 ou 4 de Pro B, Thiago étant numéro 2, ce n’était plus possible. Nous nous séparons de lui à contrecœur.

Le TFTT recrute deux nouveaux joueurs. Sur quels critères ont-ils été choisi ?

Deux renforts viennent compléter l’équipe la saison prochaine. Léo De Nodrest, 19 ans, arrive d’Issy-les-Moulineaux. C’est un joueur de la génération de Jules, il est champion d’Europe par équipes cadets en 2015, et fait partie des espoirs du ping français. Nous le voulons pour entretenir ce projet basé sur des jeunes joueurs, mais aussi pour créer une paire compétitive en double, et multiplier les options en simple. L’année prochaine, les rencontres seront plus serrées, le double tranchera bien plus que cette année les rencontres. La deuxième recrue nous vient de Nantes, Damien Provost. Nous voulions ce type de profil : un joueur de proximité, capable d’évoluer en Nationale Une et de faire les rotations en Pro B. C’est un joueur du Top 100 mondial, il va beaucoup nous apporter.

Comment à ce jour, se prépare t’on sachant qu’aucune date de reprise n’est fixée ?

Pour l’instant, les joueurs font du physique et essayent de taper la balle chez eux, pour ceux qui ont une table. Le 11 mai est un peu notre date référence, les sportifs vont avoir des aménagements spécifiques pour réenclencher la machine. Quand on s’arrête une journée, il faut deux jours pour récupérer son niveau donc on peut penser que les joueurs seront au maximum de leurs capacités fin juillet. La reprise devra se faire en douceur, il faut être patient et ne pas brûler les étapes au risque de se blesser, ce qui serait dramatique.

Quelles sont les priorités pour la saison prochaine ?

Tout d’abord, le club-house. Il verra enfin le jour, et nous aurons le temps de l’aménager. Ensuite, toute la partie partenariat sera à retravailler. Ce secteur est gelé depuis deux mois, il faudra rattraper le retard car sans ça, le club ne pourra continuer de se développer. Enfin, même s’il est difficile de se projeter, il faut le plus vite possible créer des automatismes avec la nouvelle équipe, une osmose. La bataille pour l’accession en Pro A sera rude, nous serons prêts.