Parti en 2016 du CRMHB en Savoie, à Chambéry, Romain Briffe rentre à la maison. Depuis son balcon, il nous a expliqué son choix et ses motivations, sans oublier de taquiner ses ex-futurs coéquipiers déjà connus il y a quelques années de cela.
En cette période de confinement, te voilà avec du temps pour préparer ton déménagement. Les cartons sont bientôt prêts ?
Certains le sont oui…car pas encore déballés ! Nous venions juste d’emménager dans un appartement que nous avions acheté avec ma compagne début mars. Quand nous avons commencé le confinement, mi-mars, nous étions partis pour rester deux ans encore à Chambéry puis les premiers échanges avec Cesson ont eu lieu et avec, les premières interrogations et réflexions… Rapidement, après avoir eu pas mal d’échanges entre nous et avec le club, nous avons pris la décision de rentrer en Bretagne dès maintenant.
Quels ont été les éléments décisifs dans ton choix? Avais-tu d’autres possibilités ?
Je n’étais pas dans l’optique de quitter Chambéry maintenant. Nous imaginions rentrer en 2022, à l’issue de mon contrat. Mon moteur, c’est le jeu, le plaisir, les potes. Les choses se sont accélérées et nous sommes heureux d’avoir fait ce choix. Il répond à l’ensemble des critères qui nous tenaient à cœur : un, nous rapprocher de nos familles, deux, retrouver du plaisir comme joueur pro au quotidien, et trois, de pouvoir m’inscrire dans un nouveau et beau projet sportif.
Il est rare dans le hand de partir malgré deux ans de contrat restants. Qu’est ce qui a fait la différence en faveur de Cesson ?
J’ai eu David Christmann, nous avons échangé et j’ai rapidement adhérer à ce que le club veut faire. J’ai aussi longuement échangé avec Sébastien Leriche. J’apprécie beaucoup son approche du coaching et de la gestion d’un groupe, cette manière de savoir ce que le joueur attend de son coach, de son équipe, du projet de jeu. C’est une manière de fonctionner très plaisante et j’ai beaucoup apprécié nos échanges. Il souhaite me faire évoluer demi-centre, un poste sur lequel j’ai progressé, ici. Dans Rennes Sport, j’avais d’ailleurs déjà lu une interview où il expliquait qu’il s’était remis en question dans sa gestion d’un groupe dans le passé, qu’il avait essayé plusieurs méthodes. Cette capacité à changer et à repartir sur de nouvelles idées, dans le hand, c’est rare et c’est très intéressant. J’ai hâte de travailler avec lui et mes coéquipiers.
Tu en connais certains depuis très longtemps : Sylvain Hochet, Romaric Guillo et Igor Anic, avec qui tu as déjà évolué. Cela a pesé dans ton choix ?
Au-delà des joueurs, je connais surtout très bien ce club, ses dirigeants, ses bénévoles, son président et son public. J’ai hâte de retrouver tout le monde, même si nous nous sommes déjà tous recroisés lors des matchs Cesson-Chambéry. Nous allons tout faire pour écrire une nouvelle page.
Tu ne vas pas t’en sortir comme ça… Parles-nous de tes vieux camarades ? As-tu des petits dossiers en stock ?
Ce n’est pas moi qui vais ressortir les dossiers comme ça (rires) ! Sylvain, on a démarré ensemble au club, en 2006, c’est un ami, on a toujours été proches et personne au monde ne prépare mieux que lui le Ti ‘punch. Rien que pour ça, il fallait revenir ! Romaric, je le connais aussi très bien, nous nous sommes appelés quand nous avons su que nous allions nous retrouver. Nous venons tous les deux du Morbihan, nous allons même faire de la plongée sous-marine et de l’apnée ensemble très bientôt. J’ai appris qu’il partait à la pêche aux Saint-Jacques… Bon, j’espère juste qu’il n’a pas remis les « Rangers » en Pologne et définitivement oublié son look punk ! Igor, c’est le talent ! Bien au-delà du hand, c’est un gars qui a la classe, quand il dessine, écrit ou fait n’importe quel truc, C’est un artiste, et, dans la vie de tous les jours, une crème.
N’oublions pas non plus Nicolas Lemonne, désormais dans les bureaux?
Evidemment. Nicolas, c’est le « Blond », on ne peut rien en dire de négatif. Quand j’ai joué avec lui, il était déjà le plus expérimenté. Sans vouloir lui cirer les pompes, j’ai rarement joué avec un mec qui avait une telle classe, une telle prestance sur le terrain.
En quoi as-tu changé au cours de ces années savoyardes ?
J’ai pris un peu d’âge déjà, et je suis peut-être un peu moins impulsif qu’avant. A Chambéry, lors de la première saison notamment, nous avons vécu des situations extrêmes avec des conflits en interne. Ça forge l’expérience, comme le contact avec certains joueurs XXL. J’ai du tempérament, je monte vite dans les tours mais je peux rapidement retrouver mes esprits et enclencher sur du positif.
Quelles seront tes ambitions ici, à Cesson ?
Je veux tout simplement aider l’équipe à se maintenir, à proposer de vrais et beaux combats dans l’ADN des Irréductibles. J’arrive avec beaucoup d’envie et l’envie de tout donner. Sur le papier, il y a de sacrés défenseurs et nous comptons bien nous envoyer comme il faut. Avec Sissou, nous avons connu la D2, cela nous a forgé un caractère et nous n’aurions sans doute pas connu nos carrières respectives sans cela. Cesson, c’est un état d’esprit et je me réjouis de revenir.
Comment et quand imagines tu la reprise du championnat ?
Il est difficile de se projeter. Aujourd’hui, nous ne savons pas quand le championnat reprendra mais il faut se maintenir en forme, garder les bonnes habitudes pour être prêt au moment M. Le hand me manque, les copains me manquent. J’espère que nous reprendrons dans les bonnes conditions, avec les dispositions les plus cohérentes possibles. Il faut surtout aussi rester vigilant pour tout le monde autour de nous et ne pas se précipiter. La bonne santé de tous est prioritaire.
Ton grand frère, Benjamin, est aux Etats-Unis à Miami. As-tu pu échanger avec lui sur la situation là-bas ?
Oui, nous nous appelons et heureusement, tout va bien pour lui et sa famille. Là-bas, il y a moins de points de concentration de personnes, il y a un peu d’espaces pour circuler mais lui comme sa femme restent prudents. Ils sont tous les deux dans le médical aujourd’hui et sont au fait des précautions à prendre. Pour autant, vivement que cette terrible crise s’arrête.
Il pourrait ainsi faire son retour lui aussi à Cesson ?
Ah ah, c’est ce qu’il m’a dit au téléphone en me disant « si tu veux, je peux revenir mais physiquement, je ne suis pas vraiment prêt… » Il est passé à autre chose aujourd’hui, est kiné et joue encore un peu pour le plaisir. Sa vie est là-bas et cela permet aussi d’avoir une belle destination pour toute la famille.
Pour revoir deux Briffe sur le terrain à Cesson, il faut plutôt regarder du côté du petit frère ?
Ce serait génial, en effet ! Mathéo, l’un de mes deux petits frères jumeaux, est au centre de formation. Il a eu une année blanche l’an passé mais à de belles qualités. Jouer avec lui à la Glaz, ce serait quelque chose… Martin, lui, joue à Vannes mais étudie à Rennes. C’est aussi pour être de nouveau proche d’eux que je suis revenu. Pas besoin du parquet pour les voir, je vais désormais pouvoir en profiter quand je veux. Mon choix de rentrer, c’était aussi ça et j’ai hâte !