Il fut pendant quatre ans l’âme, le sourire mais aussi un redoutable central au cœur du Rennes Volley 35, club qu’il rejoint en 2014. Après une longue carrière internationale et de nombreux clubs pour autant de voyages et de déménagement, Gérald Hardy-Dessources, 37 ans, a posé pour de bon cartons et ballons et démarré une nouvelle vie, avec la même passion et son flegme inimitable. Entretien exclusif !
Voilà bientôt deux saisons que tu as quitté la scène professionnelle du volley. Comment vas-tu ?
Très bien, vraiment, même si , bien entendu, la situation sanitaire actuelle est terrible et angoissante pour tout le monde. J’ai la chance d’habiter un endroit sympa avec mes jumeaux, d’avoir le jardin, d’être dans un coin tranquille à Rennes. Je m’éclate dans mon nouveau métier et je suis enfin posé, sans déménagement à prévoir. Je voulais retrouver ce calme, pouvoir vivre sereinement.
Le volley te manque-t-il ?
Très sincèrement, non, je suis passé à autre chose même si j’ai évidemment toujours autant de plaisir à aller voir les matchs, retrouver les copains que j’ai connu quand je jouais ou donner quelques conseils aux jeunes qui m’en demandent. Sincèrement, la compétition m’a fait voyager, connaître d’incroyables moments pendant plus de quinze ans mais j’étais arrivé au bout de l’aventure. Physiquement, je me sentais bien, j’aurais sans doute pu continuer encore un peu mais mentalement, je n’avais peut-être plus cette flamme ou cette envie de partir trois jours en déplacement.
C’est pour cela que tu n’as pas donné suite à une dernière pige avec le REC Volley, en 2018, en N1 ?
Le deal était simple, j’avais accepté de demander un coup de main et de transmettre mon expérience aux jeunes, sur les matchs à domicile mais au fil des mois, la vérité était là, il n’y avait plus cette flamme, cette motivation. La tête a dit stop, tout simplement. J’ai joué un peu avec eux, adorer le contact avec eux mais l’heure était venue de passer à autre chose.
Et cet autre chose, en quoi consiste-il ?
Je suis venu à Rennes pour mener un projet parallèle à ma carrière et devenir kinésithérapeute. Après quatre ans d’études, celui-ci est arrivé à son terme et me voilà désormais très heureux dans un milieu où je m’épanouis pleinement. J’exerce désormais dans un cabinet rue Saint-Hellier avec six autres kinés-masseurs. Quand j’étais joueur, j’ai toujours été très intéressé par le travail du staff médical, je posais des questions et je pense qu’aujourd’hui, dans mon activité, j’ai des petits « trucs » tout droit venus de mon passé de joueur. Ce que j’ai aimé dans ma carrière, c’est avant tout les rencontres, partager, rire, faire progresser l’autre. Je retrouve tout cela dans cette nouvelle carrière et je retrouve la notion d’empathie à laquelle j’ai toujours tenu.
Gardes-tu un œil sur l’actualité du Rennes Volley 35 ?
J’ai pris pas mal de recul, comme je te le disais, j’observe désormais tout cela de loin, avec plaisir quand j’y vais mais je vais aussi voir du foot, du hand, je reste un grand consommateur de sport. Cette saison, Rennes a réalisé une très grosse saison et je prends le pari que des joueurs comme Leandro Aracacju ou Rafa Araujo sont les stars de demain du volley mondial. J’ai aussi beaucoup aimé les attitudes et progressions de Pierre Tolédo et Gildas Prévert notamment. Il y avait une équipe au collectif solide qui aurait pu créer la surprise sur cette fin de saison. Pour ce qui est de l’avenir immédiat, il semble clair qu’il va être compliqué pour l’ensemble du volley français et encore, l’état français a sans doute sauvé bon nombre d’entre eux avec le chômage partiel, a offert un peu d’air… Les partenaires privés ne connaissent pas leur avenir, les engagements avec les collectivités n’en sont pas tous au même point sur les durées d’engagement. Je pense qu’il faudra bien deux ans à notre volley pour retrouver la forme même si je fais confiance à ses acteurs pour sortir de tout cela.