Nous l’avions rencontré il y a deux ans pile, simplement au téléphone. Luc Hoarau, c’est une voix à rendre Marc Lavoine jaloux et le regretté Leonard Cohen complexé, reconnaissable entre toutes ! Du calme, de l’intelligence, le tout mêlé à la passion du rugby mais surtout celle de son métier d’ anesthésiste-réanimateur. C’était il y a deux ans (Rennes Sport n°9). Depuis, le Tourangeau a raccroché les crampons et terminé ses études avec brio. Il officie aujourd’hui au « cœur de la mêlée » dans la lutte contre le Covid 19 avec l’humilité et la générosité qui l’ont toujours caractérisé. Jean Lesacher, pour le site officiel du Rec Rugby l’a interrogé sur ce match pas comme les autres, disputé en première ligne!
Qu’as-tu fait depuis ton retrait des terrains?
J’ai eu ma thèse pour devenir médecin anesthésiste-réanimateur en octobre. J’ai ensuite voyagé, notamment dans les îles et je devais reprendre en mai à l’hôpital de Vannes. Avec la situation sanitaire, je suis finalement reparti un peu plus tôt et je bosse actuellement à l’hôpital de Vannes, en réanimation.
Quelle est votre situation actuelle à l’hôpital ?
On a plutôt de la chance par rapport à d’autres hôpitaux qu’on peut voir dans les médias. Je suis arrivé en cours de route et quand je les ai contactés, la situation devenait compliquée, il y avait de nombreux cas. J’ai l’impression que des moyens ont été mis en oeuvre pour nous aider à sortir la tête de l’eau et lutter pendant cette crise. Cela nous a permis de ne pas être débordés.
Selon toi, les gens ont-ils conscience du boulot que vous effectuez ?
Oui, ils s’en rendent compte. À l’hôpital notamment, on reçoit de la nourriture. C’est sympa. Il y a les applaudissements aussi même si je ne les entends pas de là où je vis (rires). Mais c’est tout de même dommage d’avoir besoin d’une période de crise pour avoir de la reconnaissance des politiques. Il faudra avoir de la mémoire pour donner des moyens à l’hôpital public.
Considères-tu qu’être revenu plus tôt est un acte de bravoure ?
Non, je fais juste mon métier. On avait cette vision des médias sans connaître la situation réelle, dès lors tu as envie d’aider tes collègues, de te rendre utile. De faire ton boulot. C’est plutôt que c’est assez horrible de regarder de loin alors que tu peux potentiellement faire quelque chose.
Au-delà de cette actualité sanitaire, as-tu auparavant un peu suivi la saison du REC ?
J’ai suivi un peu de loin quand j’étais en voyage et j’ai vu que c’était délicat mais sans avoir aucun doute sur le maintien. Je comptais revenir voir l’équipe jouer mais le championnat est annulé… Ça me manque évidemment de jouer et de voir les copains.
A toi l’honneur pour le dernier mot…
Il faut que les gens restent patients et chez eux, même avec le retour des beaux jours. On a tous hâte que les affaires reprennent, que la vie reprenne, le rugby aussi. Il y aura des jours meilleurs.
Entretien réalisé par Jean Lesacher pour le site du REC Rugby.