Crédit photo Panoramic BeIN SPORTS
Chef de la rubrique handball chez beIN SPORTS, Thomas Ferro Villechaize a pris le temps de nous livrer son regard sur la situation actuelle du handball professionnel mais aussi son sentiment sur le retour des Irréductibles en Lidl Starligue. Avec franchise et bonheur de parler simplement handball, dans un contexte nous privant de notre passion, voici un entretien qui, tout simplement, fait du bien !
Le hand est à l’arrêt, et ce définitivement pour cette saison, depuis mardi. Comment allez-vous dans cette période difficile, qui l’est également pour la profession de journaliste ?
Le contexte est très particulier, on ne s’attend jamais à ça, c’est sûr. J’ai toujours entendu que le sport ne s’arrête jamais mais aujourd’hui il s’arrête et il peut s’arrêter. Comme tous, je me sens aujourd’hui un peu frustré de ne plus aller sur les matchs, de ne plus avoir cette adrénaline. On se sent orphelin de notre passion et surtout, totalement en manque de tout : du jeu, des moments de partage avec les techniciens, les collègues mais aussi les joueurs. C’est dur. Néanmoins, il faut aussi être conscient que la situation actuelle est extrêmement difficile pour de nombreuses personnes et je ne suis pas à plaindre. Je suis aux côtés de ma famille, j’ai cette chance, et professionnellement, à beIN SPORTS, nous sommes très bien encadrés.
Comment est né l’Apéro-visio, proposé sur les réseaux sociaux de la LNH, réunissant de nombreux joueurs ?
C’est un moment de convivialité, de bonne humeur, qui permet de maintenir le lien entre les joueurs, les médias, le public. L’émission est organisée par beIN SPORTS et la Ligue Nationale de handball et on m’a confié l’animation, mais avec ces mecs-là, je deviens un simple « passeur de plats ». C’est ce que j’aime dans le hand, cette accessibilité, ce naturel des gars. Il y a du respect et de l’amitié et peu de prises de tête ou d’égos démesurés, et cela fait du bien.
La décision de stopper la saison prise par la LNH et le passage à seize équipes dans l’élite te paraissent-ils être les meilleurs choix à faire ?
Franchement, dans le contexte actuel, on ne pouvait pas faire mieux. Qu’il n’y ait pas de descente, c’est très bien et équitable, comme il est légitime de voir Cesson et Limoges, les deux clubs les plus solides et les plus structurés de Proligue, monter. Le projet était dans les cartons et le moment était approprié pour le mettre en route. Deux clubs de plus, cela représente 60 matchs supplémentaires en tout, et va permettre une meilleure visibilité, encore, du handball, élargir la gamme. Cela rentre dans une logique de progression en termes de diffusion, même s’il faudra encore réussir à mettre en place un calendrier cohérent.
beIN SPORTS a tenté le pari l’an passé de diffuser tous les matchs de Lidl Starligue. Un an après, quel est le bilan ? Les téléspectateurs sont-ils au rendez-vous ?
Nous diffusions le championnat depuis quatre saisons et souhaitions continuer d’évoluer et d’améliorer l’offre déjà présente pour nos abonnés, tant qualitativement que quantitativement. Nous avons alors discuté avec la Ligue et cette diffusion en multi-canaux a été choisie. Ce sont beaucoup d’investissement, techniques, humains et la première année nous prouve que nous ne nous sommes pas trompés. Ce qui compte, bien avant les chiffres d’audience, c’est la satisfaction de nos abonnés mais aussi la possibilité de faire découvrir le handball de club au plus grand nombre. Nous cartonnons sur les matchs des Bleus ou certaines rencontres de coupe d’Europe mais pour des affiches peut-être moins clinquantes, avec tout le respect que j’ai pour tous nos clubs, il y a moins de monde, c’est sûr. Cependant, les gens qui découvrent accrochent et reviennent ensuite vers nous, apprécient le spectacle. C’est un travail engagé sur le long terme avec la Ligue pour faire progresser le handball et en tant que diffuseur, nous devons proposer le meilleur spectacle possible aux abonnés.
Parlons de Cesson. Revoici les Irréductibles dans l’élite. Que vous inspire le CRMHB ?
Beaucoup de sympathie avant tout et je me réjouis sincèrement du retour des Irréductibles dans l’élite. J’ai toujours adoré me rendre à la Valette et j’ai aimé découvrir la Glaz Arena l’an passé. J’aime la manière dont a été pensée cette salle et une chose n’a pas changé, c’est l’accueil toujours aussi adorable des gens sur place. J’ai des contacts avec de nombreux joueurs là-bas et j’ai aussi une très bonne relation avec Stéphane Clémenceau, qui est un président exceptionnel, fin connaisseur du handball, avec qui le club peut avancer sereinement. Lui et ses équipes savent de quoi est fait le hand et c’est un atout très précieux pour avancer !
Quel rang tiendra le CRMHB dans ce championnat ?
Il faut déjà remettre en perspective le présent du CRMHB. La descente de l’an passé fut peut-être un mal pour un bien, qui a permis au club de repartir, de rebondir. Entre nous, sincèrement, nous étions convaincus que ce ne serait qu’un aller-retour en Pro Ligue. Tout est réuni là-bas pour avoir un bon club de Lidl Starligue : salle, effectif, staff, dirigeants, bénévoles, public mais aussi un fort pole de partenaires privés et publics. Ce club a une forte identité, un ancrage qui lui donne une force supplémentaire.
Sur le terrain, quelle équipe imagines-tu et quels renforts seraient les bienvenus ?
J’ai suivi l’équipe en Proligue via les Lives de la Ligue mais en me procurant aussi des images des matchs mais je ne suis que journaliste et nullement habileté pour dire quel ou quel joueur doit être dans l’équipe. Je constate en revanche qu’une vraie dynamique s’est installée sous l’impulsion de Sébastien Leriche qui a su s’appuyer sur des leaders et donner un élan à cette équipe, un caractère, une âme, à l’image de garçon comme Igor Anic que j’adore, sur ou en dehors du terrain. Il y a beaucoup de très bons éléments dans ce groupe et je tiens aussi à souligner l’excellent travail de Mehdi Boubakar qui vient compléter parfaitement le coach auprès du groupe. Pour ce qui est du recrutement, je fais pleinement confiance à Stéphane Clémenceau et David Christmann pour faire les bons choix. Le fait d’avoir eu l’expérience de l’échec avec la descente l’an passé sera aussi une précieuse expérience très utile pour faire une belle saison à l’étage du dessus, à n’en pas douter. Ce club a les moyens de terminer aux alentours d’une huitième place mais cherchera évidemment avant tout à assurer le maintien, quoi qu’il arrive. Je suis certain qu’ils en ont les moyens !
Hâte de retrouver le derby ?
Petite précision que vous connaissez évidemment, nous ne sommes pas tout à fait dans un derby, Nantes n’étant pas en Bretagne, mais cette rivalité régionale, évidemment, nous a manqué pendant un an. C’est toujours un plaisir de vivre cet affrontement, toujours respectueux et plein d’histoires, de passion. Je me languis sincèrement de retrouver Cesson dès que le jeu sera de retour, à la rentrée je l’espère.
Un dernier mot après l’officialisation du retour de Romaric Guillo ?
C’est une arrivée assez logique dans la reconstruction du club de Cesson Rennes. Il a été formé au club depuis 2011, puis il est passé par Nantes et Kielce avant de revenir à Cesson. Il avait une place centrale à l’époque avec les Irréductibles et il revient avec une belle expérience acquise en Pologne. C’est le retour du Menhir en Bretagne ! Romaric est un bon élément sur et en dehors du terrain, il connait le club par cœur et il va apporter toute son expérience et son talent au collectif.
* Retrouvez le handball et Thomas Villechaize dans lémission AllobeIN où intervient ponctuellement le mercredi ou vendredi à 19 h sur BeIN SPORTS 1. Mercredi, Olivier Girault, président de la LNH, en était l invité. Quelques extraits via les liens suivants :
https://twitter.com/hashtag/All%C3%B4beIN?src=hash&ref_src=twsrc%5Etfw » https://t.co/OrHyv7qMWb«
pic.twitter.com/OrHyv7qMWb« https://twitter.com/beinsports_FR/status/1250473073905733635?