Elle est l’une des anciennes d’un groupe qui a grandi ensemble depuis trois saisons. L’aventure chez les Roses se termine pourtant pour Alice Barrès, qui a choisi de se rapprocher de son petit ami et de mettre le cap sur le sud. Une décision naturelle qui ne fut pas pour autant simple à prendre. Au moment de faire les valises, nombreux seront les souvenirs à y entasser.
Tu as disputé face au Pouzin ton dernier match en rose. Qu’est-ce que cette fin t’inspire ?
La crise sanitaire actuelle exige et impose tout ce que nous vivons actuellement et là-dessus, il n’y a rien à redire. La priorité, c’est que tout le monde reste bien chez soi, que les plus vulnérables soient protégés et soignés le cas échéant. Le sport à côté de tout cela est tout sauf prioritaire… Une fois tout ce contexte mis à part, il est certain que terminer l’histoire avec le SGRMH ainsi, sans pouvoir dire au-revoir à cet exceptionnel public qui nous a accompagné dans les bons comme les mauvais moments, c’est dur. J’avais tellement envie de leur dire au-revoir, de faire une belle fête avec tout le monde mais c’est ainsi. Au-delà de toute fête, tous resteront dans mon cœur : staff, joueuses, dirigeants, bénévoles, public.
Tu quittes donc le SGRMH en juin prochain ?
Oui, je n’avais prolongé en juin dernier que d’un an, m’étant déjà posé la question. Je souhaitais me rapprocher de mon petit ami, qui habite Vars, près de Gap. C’est une décision murement réfléchie, venue en douceur et murie sereinement, même si ce fut compliqué de l’annoncer. C’est beaucoup d’émotions. Je voulais vivre cette remontée en D2 et me sentir sereine au moment de laisser les filles et le club là où je l’avais trouvé. Nous avions un accord moral avec les dirigeants et le club pour pouvoir mener cette année à son terme et me laisser la possibilité de ce choix personnel à l’issue du championnat. Tout s’est déroulé le plus naturellement du monde.
Que retiendras-tu de ton passage à Saint-Grégoire ?
C’est difficile de répondre à cela, tellement de choses… Les émotions, bien sûr, les amis mais je pense qu’au-delà de tout, ce passage en Bretagne m’aura fait grandir, devenir adulte et beaucoup plus réfléchie et responsable. Rien que pour cela, je ne saurais comment dire merci…
C’est-à-dire ?
Lors de la première saison, alors en D2, c’est passé ce qu’il s’est passé, nous n’y reviendrons pas une nouvelle fois. J’ai « merdé » mais j’ai aussi beaucoup appris de mes erreurs. Le club a su me faire confiance malgré cette erreur. Le lendemain de ma blessure aux ligaments croisés, il y a eu une réunion avec joueuses, staff, et dirigeants. Ce jour-là, en une demi-heure, j’ai pris 10 ans ! J’ai eu aussi mal physiquement avec mon genou que dans la tête. Je n’ai alors eu plus qu’une ambition, me montrer digne de la confiance et de la seconde chance qui m’a été donnée. Aujourd’hui, la boucle est bouclée, je pars sereinement en laissant l’équipe avec de très belles perspectives en D2.
C’est aussi « grâce » à cette blessure que tu as rencontré Simon, ton petit ami ?
Oui, c’est vrai, nous nous sommes rencontrés en rééducation, à Capbreton ! Nous étions tous les deux sévèrement blessés. Lui fait du ski de vitesse et est recordman de France, autant dire que quand il se blesse, ça ne rigole pas… Sans doute le destin, en tous cas.
Si tu pouvais ressortir trois moments forts de ton aventure bretonne, quels seraient-ils ?
Là encore, il y en a tellement. Je pense d’abord à cette réunion que j’évoquais avec le staff, les joueurs, les dirigeants suite à ma blessure. Ensuite il y a eu l’an passé, lors du match de Nationale Une qui a assuré notre remontée. Je me souviens être allée voir Olivier Mantès, notre coach, avec Sabrina Betzer, dont je suis très proche et qui a aussi beaucoup souffert lors de la première saison compliquée vécue. Nous lui avons dit « Voilà, nous avons fait ce qu’il faut, tout est pardonné ? » Il nous a regardé, surpris, et nous a dit que tout était oublié depuis longtemps. Nous culpabilisions encore, Sab a aussi porté ce loupé longtemps en elle. Sur le terrain, nous sommes très complices et dans la vie aussi. Ce jour-là, nous sentions la page tournée mais aussi un fort attachement au club, qui plus est réciproque. Un troisième moment fort, enfin, me revient, avec la préparation de saison il y a deux ans du côté de Dinard. Nous avions eu de nombreux fou-rires en compagnie du staff, avec un atelier padel où le but du jeu était de faire tomber le coach à l’eau. Ce fut un moment exceptionnel et nous avons compris de suite que ce groupe-là allait vivre de très bons moments.
Qu’a-t-il manqué cette saison pour aller chercher une place en play-offs ?
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