Evoqué pour épauler Nicolas Holveck dans un rôle de directeur sportif, Florian Maurice, 46 ans, aujourd’hui responsable de la cellule de recrutement de l’Olympique Lyonnais, ne serait pas intéressé, selon RMC Sport , par le projet breton. Pour autant, on le sait, le poker menteur est de coutume dans le microcosme foot et le profil reste très séduisant. Anthony Faure, correspondant pour le quotidien Le Parisien à Lyon, connaît parfaitement le club rhodanien et ses arcanes. Il nous livre un éclairage des plus intéressants.
Le nom de Florian Maurice revient avec insistance à Rennes depuis une quinzaine de jours. La rumeur vous parait-elle crédible ?
Anthony Faure : Il y a eu contact et un échange entre le Stade Rennais et Florien Maurice, oui. Il a écouté la proposition, y réfléchit peut-être encore mais ce qui est certain, c’est que Jean-Michel Aulas ne souhaite pas du tout à ce jour s’en séparer. C’est un acteur majeur de l’OL d’aujourd’hui, très apprécié de tous. Maintenant, si Florian Maurice souhaitait partir, c’est autre chose…
Quelles raisons pourraient le pousser à quitter son club de cœur ?
Le challenge rennais est séduisant, c’est certain. C’est un club en progrès, régulier, qui constituerait une nouvelle étape très intéressante sportivement parlant, dans un rôle plus large. Par ailleurs, depuis l’arrivée de Juninho, son influence s’est réduite et il n’a plus le dernier mot dans les choix des joueurs, à l’image de Thiago Mendes cet été ou Guimares cet hiver. S’il n’y a pas de problème entre « Juni » et lui, ils ne sont pas plus proches que cela non plus. Pour autant, pas certain qu’il soit proche de quitter le club…
Est-il si attaché que cela à l’OL ?
Oui, c’est un vrai enfant du club. Il y a joué et a le club dans la peau, vraiment, il a même commenté les matchs pour OL TV après sa carrière, avec un vrai parti pris. Discret, très travailleur et peu désireux d’attirer la lumière à lui, il est très attaché au club, était proche de Bruno Génésio, l’est encore du président Aulas ou du directeur juridique, Vincent Ponsot. Le président veut le garder et a déjà prouvé que deux dirigeants pouvaient travailler ensemble sans être amis, très loin de là, à l’image de Gérard Houiller et Gérard Lacombe…
Quel type de directeur sportif serait-il? Quelles ont été ses réussites ?
Joueur, il a connu une carrière brisée par une blessure et ne l’oublions pas, aurait pu être champion du monde en 98 s’il n’avait pas été blessé aux ligaments croisés quelques mois avant le mondial. Ce fut un joueur talentueux et travailleur, qui ne faisait pas de vague médiatique. Je le vois parfaitement dans un rôle plus étendu avec une liaison directe avec un coach comme Julien Stéphan. C’est un garçon intelligent, qui observe et analyse tout, avec beaucoup de recul et d’expertise. Question recrutement, il a réussit des coups retentissants comme Ferland Mendy et Tanguy N’Dombélé pour les plus récents, achetés moins de 10 M€ et revenus à 50 et 80 M€. Récemment, c’est lui qui a insisté pour Reine-Adelaïde, un super joueur en dépit de sa grave blessure. Florian Maurice me semble très efficace sur le repérage et le choix de joueurs en devenir qui se bonifient et sont revendus ensuite beaucoup plus chers. Il est peut-être un peu moins à l’aise pour attirer de « gros poissons », du moins ici à Lyon. S’il venait à rejoindre la Bretagne, ce serait une excellente nouvelle pour les « Rouge et Noir », sans doute moins pour l’Olympique Lyonnais dont il reste l’un des symboles importants, tant en interne que dans les tribunes.