Après un début de saison très encourageant, le REC Rugby connait une période plus compliquée sur le plan comptable, malgré des contenus intéressants et souvent convaincants. Avec des résultats pour le moment décevants, le XV rennais interroge. Pour autant, Kévin Courties, entraîneur, l’affirme : hors de question de paniquer !
Avec cinq défaites en sept journées de championnat, le REC connait-il sa première crise depuis sa montée il y quinze mois ?
Une crise ? Non, certainement pas, il n’y pas de ça chez nous. L’an passé, à pareille époque, nous avions sensiblement un bilan comptable identique, avec des différences dans les contenus. Cette saison, clairement, on ne peut pas dire que les choses tournent en notre faveur. Sur nos cinq défaites, trois le sont avec un petit point d’écart, dont deux sur la dernière possession en septembre dernier contre Tyrosse, où nous manquons notre seconde période puis face à Cognac qui sera probablement barragiste pour la montée en Pro D2. A Trélissac, où il est toujours très compliqué de faire un résultat, nous perdons de petits détails malgré une vraie et belle réaction, que nous attendions. A Niort, enfin, qui ne nous réussit guère depuis des années, il nous manquait onze joueurs et nous avons existé jusqu’au bout…
Face à Dax en revanche, la défaite fut claire et nette, avec un terrible 0-37 !
Il y a des claques que l’on préférerait ne jamais prendre, soyons clairs ! Maintenant, c’est arrivé, c’est comme ça. Chacun s’est remis en cause après ce match où tout est allé à l’envers pour nous tandis qu’eux marchaient sur l’eau et réussissaient tout ce qu’ils entreprenaient. Il y a des jours comme ça où rien ne se passe comme prévu. La réaction constatée après Trélissac nous a cependant prouvé que ce groupe assume et prend ses responsabilités. Seule la victoire a manqué mais le groupe montre qu’il a du caractère et qu’il n’est pas resté sur un échec !
« Nos objectifs restent atteignables »
L’ensemble de cette première partie de championnat vous déçoit-elle pour autant ?
Sincèrement, non. Les résultats disent une vérité, c’est sûr, sur les gros ou petits manques que nous avons eu ici et là et qui sanctionnent le match d’une vérité de l’instant. Mais sur les contenus, vraiment, nous ne sommes pas inquiets. Tout le monde travaille dur et bien, il y a une bonne intégration des nouveaux et de nos jeunes. L’épine dorsale de l’équipe tourne autour des 23 ans, ce qui est pour nous plaire et nous convaincre que nous sommes sur le bon chemin. Pour le moment, la pièce n’est pas tombée du bon côté…
Les indices laissés à l’entraînement et sur les matchs écoulés promettent-ils de meilleurs lendemains ?
C’est évident ! Aujourd’hui, nos défaites nous accompagnent dans la construction des succès de demain qui vont très vite arriver. Avec le staff mais aussi nos dirigeants, nous n’avons aucun doute là-dessus. Nous avons également la chance d’avoir un président qui fixe le cap, comprends le travail qui est fait et donne des objectifs réalistes. L’ensemble des partenaires, des supporters, voudraient bien sûr de meilleurs résultats et cela se comprend, tout comme le fait que la poule est bien plus forte et homogène que l’an passé. Il n’y a pas de promus, pas de petits, 7 équipes qui étaient l’an passé en play-offs. Le sport n’est pas une science exacte, ce serait trop simple… et fade !
Apprenez-vous beaucoup plus cette saison, joueurs comme staff, au travers des difficultés rencontrées ?
Ce championnat est ultra enrichissant, tactiquement, techniquement. Dans le mental aussi, nous grandissons en accéléré. Il ne faut pas oublier que ce n’est que la seconde saison du club à ce niveau. Nous sommes encore un jeune pensionnaire de Fédérale Une et la construction du club passe aussi par ces moments plus compliqués. Le plus important, c’est d’avoir l’adhésion de tous, d’aller au bout de nos idées. Tout le monde est dans le même bateau et je vois bien que « l’équipage » est solidaire et sain !
« Le derby ? Pour le moment, je n’y pense pas du tout ! »
L’objectif
d’atteindre les play-offs une seconde année consécutive est-il remis en
cause ?
Certainement pas. Nous ne sommes qu’au début de saison, beaucoup de choses vont
encore se passer tout au long de la saison. Il y a beaucoup à faire, à tous les
niveaux et les objectifs fixés en début de saison restent atteignables et
raisonnables.
Sans changer le contenu, peut-on dire que vous pourriez à ce jour compter 5 victoires et deux nuls, avec un brin de réussite ?
Peut-être pas à ce point-là mais pas loin, c’est vrai. Encore une fois, je répète que nous avons un groupe qui travaille bien, apprends vite et s’investit pleinement. Nous devons gagner en régularité, en concentration et en maturité. Le bloc de matchs à venir en novembre-décembre doit nous permettre de revenir dans la course.
Il y aura, en décembre, un certain derby, face au Stade Nantais. Pour toi, qui est originaire de Bain de Bretagne, à mi-distance des deux villes, ce match a-t-il une saveur particulière ?
Sincèrement pour moi, ce qui m’importe à chaque match, c’est mon équipe, peu importe l’adversaire. Pour les supporters, c’est évidemment une belle occasion de faire la fête de se chambrer et de se disputer une certaine suprématie locale, c’est toujours sympa. L’an passé, il y avait eu une victoire partout. Cette année, la venue de nos voisins au Vélodrome sera l’occasion je l’espère de récompenser notre public en essayant de nous imposer. Mais sincèrement, je ne pense pour le moment pas du tout à ce match. Avant, nous allons affronter Saint-Jean-de-Luz, Bergerac et Anglet et chaque match qui arrive reste la priorité. A nous de faire le travail pour pouvoir nous offrir un beau derby dans un mois.
Recueilli par Julien Bouguerra