Cité ici et là comme l’un des potentiels rivaux à Tours, le Rennes Volley 35 fait peur aux observateurs de la Ligue A. L’impression est-elle la même dans nos contrées ? Nous avons vérifié auprès de deux confrères journalistes, André Garcia (retraité de France Télévisions) et Nicolas Mangeard (Ouest France), suiveurs du Rennes Volley 35, qui font le point sur les possibilités du club brétillien.
Hubert Henno, l’entraîneur de Tours, a déclaré que Rennes est l’un des favoris au titre cette année. Êtes-vous d’accord avec lui ?
André Garcia : C’est difficile dire en début de saison. On le voit, les équipes ne sont pas encore rodées, à l’image de la défaite au premier tour de Coupe de France du Rennes Volley à Paris après avoir mené 2-0 et des actions non conclues pour remporter le match face à Cannes. Le club a enrichi son effectif, doublant chaque poste avec la sélection de plusieurs jeunes. Les résultats futurs diront si ce statut de « favori » était légitime.
Nicolas Mangeard : Il y a toujours un jeu médiatique de déclarations dans le monde sportif. Le championnat est homogène cette saison, on le voit, avec des équipes comme Cannes ou Sète qui défendent fièrement leurs chances. Tours est favori sur le plan financier car son budget dépasse de 700 000 euros celui de Rennes. Bien sûr, la logique financière n’est pas toujours vérifiée sur le terrain mais il est trop tôt pour coller une étiquette de favoris aux Rennais. La vérité de novembre ne sera pas forcément celle de février.
A quoi ressemblerait une saison réussie pour le Rennes Volley ?
N.M : A la lecture des ambitions du club, Rennes doit dépasser les quarts de finale de play-offs. L’élimination l’année dernière à ce stade de la compétition a amené un vent de déception compte tenu de la bonne saison régulière. L’objectif est de faire une finale dans l’une des deux compétitions restantes, à savoir Coupe d’Europe et championnat.
A.G : L’objectif affiché est de remporter un titre. Rennes a gonflé son effectif et ses automatismes entre joueurs. La relation passeur-pointu est intéressante, elle symbolise la capacité de l’équipe à bien jouer ensemble. Ce collectif est important pour prétendre à quelque chose. Ils ont leur place dans le Top 5, à eux de se surpasser pour sublimer leur saison.
« Rayonner sur les deux compétitions restantes est l’objectif à atteindre » André Garcia
Quel est le joueur à suivre cette saison ?
A.G : Sur ces premiers matchs de championnat, Leandro Aracaju m’interpelle. C’est un bon serveur, bon attaquant et efficace au bloc. Son apport est indéniable et il est précieux dans la construction des points et d’un match.
N.M : Plus qu’un joueur, je ressors les combinaisons. L’axe passeur-pointu animé par le duo brésilien Araujo-Tiaguinho est à surveiller. Cette année, le Rennes Volley s’est renforcé à plusieurs postes et le coach va devoir utiliser les bons joueurs au bon moment car les rennais vont accumuler les matchs intensément. Il faudra garder cette fraîcheur pour rester performant.
« Ce n’est que la troisième fois que Rennes joue l’Europe. » Nicolas Mangeard
Quel adjectif colle à la peau du Rennes Volley cette année ?
A.G : Surprenant. Une année à venir pleine de surprises et d’interrogations. Vont-ils confirmer après la saison dernière ? Les automatismes vont-ils se faire avec cet effectif renforcé ? Rayonner sur les deux compétitions restantes est désormais l’objectif à atteindre.
N.M : Excitant. Tout d’abord pour les gens qui suivent le club mais aussi pour les joueurs. Il ya une effervescence qui monte à Rennes, et le club va tenter de l’entretenir en allant le plus loin possible en championnat et sur la scène continentale. Ce n’est que la troisième fois de son histoire que le Rennes Volley joue la Coupe d’Europe, de quoi nous donner de l’appétit avant un beau parcours en play-offs.
Recueilli par Matthieu Giboire