Issue d’une « famille Rugby », Miléna Buzenet n’avait d’autres choix que d’emboîter le pas. A l’heure où le rugby féminin jouit d’une dynamique vertueuse, la capitaine du Stade Rennais Rugby évoque pour nous son, enfance, son travail et sa passion, la Bretagne collée au cœur.
La Fédération Française de Rugby compte aujourd’hui plus de 20 000 licenciées, un chiffre qui a doublé en huit ans. Faire du rugby était pourtant inéluctable pour toi bien avant cet essor ?
Effectivement, chez moi, le rugby, c’est une affaire de famille. Mon Grand-père entrainait, ma mère jouait au SRR, je ne pouvais qu’entretenir cette passion familiale. A 7 ans, je courais déjà sur les terrains. Mes débuts à Vitré puis au Pôle Espoirs ont formé la joueuse que je suis aujourd’hui.
Le rugby féminin trouve saison après saison son public. Constates-tu un changement des regards sur ta pratique ?
Certaines personnes peuvent être surprises quand je leur dit que je fais du rugby mais dans l’ensemble, les mentalités changent. La médiatisation, les résultats en club et en sélection impactent positivement le rugby féminin. Nous pratiquons ce sport par passion, et non pour l’argent.
Le temps, c’est tout de même souvent de l’argent. Une compensation financière serait-elle la bienvenue ?
Effectivement nous nous entraînons tous les soirs, plus les matchs le week-end. C’est une débauche d’énergie et de temps conséquent, c’est pourquoi je ne dirai pas non à une gratification financière.
Le Stade Rennais Rugby met en avant les doubles projets des joueuses. Quel est le tien ?
J’entame ma troisième année d’éducatrice spécialisée. Comme beaucoup, c’est un calendrier particulier à gérer car arrivant en fin d’études, le travail attendu est plus conséquent. S’ajoutent à cela les entraînements, les matchs, les déplacements, mais je suis passionnée et c’est tout ce qui compte. Malheureusement, nous ne pouvons pas vivre du rugby, d’où l’importance d’assurer à côté par les études notre avenir.
Quelles sont à ce jour tes ambitions personnelles ?
Au Stade Rennais Rugby, je suis l’une des plus vieilles sur le terrain malgré mon jeune âge. Ce rôle de leader que j’ai acquis me pousse à donner le meilleur de moi-même sur le terrain pour aider l’équipe à faire une grande saison mais compte-tenu de ma formation d’éducatrice, je ne sais pas ou le vent me mènera. Ce serait vraiment difficile pour moi de partir d’ici, le Stade Rennais Rugby, c’est chez moi ! Si départ il doit y avoir, je pense que je changerai de sport.
Tu parlais de responsabilités. Quel cap le SRR doit-il prendre cette saison ?
On ne veut pas avoir de regrets en fin d’année. Des déplacements compliqués nous attendent, une balance qu’il faudra compenser en étant fortes à domicile. L’objectif du club est de finir dans les quatre premiers pour espérer une nouvelle fois disputer les Play-Offs. A nous de travailler dur cette saison. Pour cela l’équipe peut compter sur un staff incroyable mais aussi les supporters, car ils sont de plus en plus nombreux et leur soutien est vital. Rien que pour eux, nous nous devons de réussir une belle saison.
Propos recueillis par Matthieu Giboire