Extrait JRS : Hand- D2F : Le SGRMH tient son « Chesneau » manquant !

Désireuse de revenir à l’étage du dessous à l’issue de trois ans à Celles-sur Belle, Laurine Chesneau, 28 ans, veut retrouver le plaisir de jouer et a, pour cela, rejoint le SGRMH afin de concilier handball et préparation de l’après-carrière, déjà mis en route.

Regarder, écouter, observer tout au long d’une semaine plutôt que de jouer tête dans le guidon, chaque semaine. Oui, c’est aussi cela l’expérience, qui ne se quantifie pas toujours au regard des statistiques et autres chiffres collés sur le dos d’un sportif de haut niveau, comme une carte de visite. D’abord au centre de formation, via la N2 et la N1, puis ensuite au sein du groupe pro, Laurine Chesneau a ainsi appris, patiemment, prenant le temps de jeu offert dans l’élite et construisant son handball en semaine, toujours à l’écoute de joueuses souvent internationales : «  Sur l’aile, à Nantes, il y avait Pauline Coatanea devant moi durant toutes mes années de formation. Mais pas que… J’ai toujours été considérée à Nantes en numéro 2 car le club souhaitait avoir de l’expérience en Un et une doublure issue du centre. J’ai fait pas mal de feuilles de matchs mais moins de temps de jeu effectif. Dans ces cas-là, la semaine, on prend les conseils, les entraînements, on observe. ». L’internationale française partie, vint entre autres Camille Ayglon-Saurina, à partir de 2018, sur un secteur de jeu où le temps de jeu commençait à se faire rare. Pro depuis 2017, l’ailière originaire du Mans décide de quitter Nantes : « J’étais en fin de contrat, le club ne souhaitait pas prolonger et j’arrivais aussi à la fin de cette histoire, où j’avais connu le centre, la montée de N2 en N1 avec la réserve. Je voulais jouer. Celles-sur Belle s’est présenté et la proximité avec ma famille ainsi que le discours du coach, Pablo Morel, m’ont convaincue. » En 2019, cap sur les Deux-Sèvres à Niort, en division 2. Ambitieux, le club entend bien gagner l’élite et Laurine joue, adhère au discours du coach mais un grain de sable vient enrayer la machine. Jusque-là épargnée par les pépins physiques, la Mancelle est d’abord blessée à la cheville, avec quelques semaines d’absence, puis souffre du genou.

Saint-Grégoire, la place idoine !

Résultat, huit feuilles de matchs pour 36 buts au total sur une saison arrêtée comme chacun le sait par le Covid, en mars : « Les blessures, je ne connaissais pas. Le groupe lors de première saison fonctionnait bien mais le confinement a tout stoppé. Ce ne fut pas simple de continuer à s’entraîner, à garder la condition. Je suis rentrée chez mes parents pendant trois mois. Après, au retour à l’entraînement, je sentais une instabilité au genou… ». Le diagnostic tombe la saison suivante, avec une blessure sur le ligament postérieur du genou. Pas d’opération, mais du repos et une nouvelle saison totalement hachée, le temps de se remettre à l’endroit. Entre temps, Pablo Morel est parti, et Thierry Vincent arrivé. La montée est validée et la troisième saison se jouera en Ligue Butagaz Energie. Retour dans l’élite mais quelque chose est cassé à force de blessure dans l’esprit de Laurine, qui trouve de moins en moins de plaisir dans son métier : « Depuis petite, le handball, c’était toute ma vie, tout simplement. J’ai suivi ma maman dans les salles, elle était joueuse. J’y ai vite pris goût et j’ai passé les étapes une à une. En vivre, dès mon premier contrat à Nantes, fut un vrai privilège, vraiment, mon travail était de jouer mais sur cette troisième saison, la faute aux blessures et peut-être aussi, au manque de temps de jeu, ont eu raison en partie de tout cela. Je n’avais plus la même envie, c’était compliqué mentalement. Dans ma tête, je rentrais à Nantes en fin de saison pour jouer en amateur, en N1 ou N2 peut-être, et je me lançais sur autre chose, un métier, une formation. J’ai démarré une formation de décoratrice d’intérieur, c’est un métier qui m’attirait fortement. Je l’ai validé en juin dernier. Puis l’opportunité Saint-Grégoire est arrivée… »
Le club breton est en quête d’expérience, doit remplacer Apolline Feuvrier, partante pour Noisy après deux saisons très réussies en Bretagne tout en restant dans les clous de son budget. Il sait aussi que la joueuse est en fin de contrat. Situé à distance raisonnable du Mans comme de Nantes, où la nouvelle ailière droite des Roses a gardé de nombreuses attaches, Saint-Grégoire est alors la place idoine pour un nouveau départ, synonyme de dernier défi ? « Le contact est bien passé et je ne voulais pas arrêter sans m’être éclatée au moins une dernière saison sur les parquets. Je me suis engagée un an ici, avec un projet de reconversion concret. En plus du diplôme que j’ai validé, je démarre en mi-temps chez « Maison du monde » où je vais découvrir l’univers de la vente. J’ai envie de cette expérience, de découvrir cela, tout en pratiquant encore le hand à un très bon niveau. »


L’heure de la « quille », d’ores et déjà programmé ? « Clairement, je ne sais pas ce que cela va donner sur le temps. Je dois retrouver l’enchaînement des matchs, le plaisir de s’entraîner, de gagner ensemble. J’ai découvert ici un club au fonctionnement très pro, avec un staff très compétent et un préparateur physique très intéressant dans ses méthodes. Le groupe de filles est super, j’ai été très bien accueillie et les filles donnent tout à l’entraînement, travaillent dur. Je connaissais déjà Camille Eude, côtoyée au centre de formation à Nantes et Eden Dumoulin, qui jouait à Saint-Sébastien. Je vais tenter d’apporter tout ce que je peux par mes performances sur le terrain. Si je peux aussi partager mon expérience, je le ferai avec plaisir. » Nantaise durant de longues années, Laurine Chesneau n’a pas perdu de temps pour découvrir la région rennaise puis la côte, de Dinan à Cancale en passant par le Vieux-Rennes, sans être dépaysée dans une capitale bretonne où elle entend bien s’éclater.