Foot- L1 : Le Stade Rennais rate la marche et relance Monaco (2-3).

Tout avait pourtant si bien commencé. Comme face à Leicester, en coupe d’Europe, un stade incandescent, un but sur la première entrée dans les seize mètres d’Alexander Nübel avec un coup de boule précis et puissant de Flavien Tait sur un centre parfait d’Hamari Traoré et peut-être, trop tôt, l’impression que l’affaire allait se goupiller tranquillement… Il n’en fut rien !

Si tout sourit au Stade Rennais depuis début février, l’annonce de l’absence de Nayef Aguerd (seulement deux victoires en six matchs disputés sans lui !) constituait depuis la veille un sacré nuage. Météo ombrageuse pour les spécialistes sur les perspectives rennaises du jour et double handicap pour les locaux, avec l’absence du taulier marocain de la défense mais aussi, de par le placement de Baptiste Santamaria en défense centrale, de l’ancien angevin au milieu de terrain, en pleine bourre ces dernières semaines. Avec le duo Flavien Tait- Jonas Martin dans l’entrejeu, avec Lovro Majer un cran au-dessus, les Rennais ont été surpassés par un tandem infernal côté monégasque, Gueïda Fofana- Aurélien Tchouaméni. Les deux joueurs ont survolé la rencontre tant dans leur densité, leur pressing incessant, leur impact physique et leur capacité à trouver les bonnes passes. Sans paniquer, après le premier but encaissé, les Monégasques avec un 4-4-2 imposant un faux-rythme aux Bretons, sont revenus dans la partie, patiemment. D’abord grâce à Vanderson très habile sur une merveille d’ouverture de Golovin pour recoller assez vite au score (12′) puis après la pause, dans un match globalement contrôlé où les Rennais ne parvenaient pas à se créer d’occasion. D’abord grâce à Wissam Ben Yedder, qui prend le meilleur sur un Warmed Omari peu inspiré puis ajuste cliniquement Dogan Alemdar (57′). Sonné, Rennes tente bien de recoller et Serhou Guirassy, à peine rentré, en tout près de pousser au fond un ballon repoussé par Nübel suite à une grosse frappe de Jonas Martin. C’est au-dessus et l’occasion rêvée de recoller est passée… Quelques minutes plus tard, en contre-attaque, Vanderson décale parfaitement Boadu pour le KO final ! Le pénalty de Martin Terrier allège la note dans les arrêts de jeu mais ne console pas des rennais sonnés et très déçus au coup de sifflet final.

Ce revers, au-delà de mettre un stop à la belle série rennaise en cours, permet aux Monégasques de revenir à trois unités de leurs adversaires du soir et de rejoindre la quatrième place, relançant par la même occasion la course au podium. Pour Rennes, l’absence de Nayef Aguerd, conjuguées à celles de longue durée de Loïc Badé, Kamaldeen Sulemana et Jérémy Doku soulignent le manque de profondeur de banc qui pourrait être un gros frein dans les ambitions rennaises. Il demeure impossible de surprendre et d’aller renverser un match, malgré toute la bonne volonté du monde, avec si peu d’options tactiques pour changer le cours des choses et déstabiliser ou surprendre un adversaire aussi solide et mature que ce Monaco froid, pragmatique mais très fort collectivement et techniquement. Si Rennes a mis l’intensité une heure durant, est allé de l’avant, a fait au mieux techniquement, il ne pouvait ce soir pas remporter ce match qu’il aurait peut-être pu ne pas perdre ! La session de rattrapage arrive vite, mercredi, à Strasbourg, chez un autre rival aux accessits européens. A la tête de la formation alsacienne, Julien Stéphan. S’il est un homme qui connaît mieux que quiconque les forces mais aussi les faiblesses rennaises, c’est bien lui. Battu d’un rien à l’aller (1-0), parviendra-t-il à faire déjouer le Stade Rennais où celui-ci repartira-t-il de l’avant, chassé qu’il est désormais en attendant les résultats du week-end de Nice et du Racing ?

Une certitude, la fin de saison s’annonce totalement épique et passionnante !