Un avenir en Nationale Une en question…

Le CPB Rennes attendait cela depuis longtemps, il est servi ! Désormais au contact des statuts VAP et des meilleures formations de Nationale Une, la formation coachée par Pierre Le Meur joue des coudes pour se maintenir dans un championnat accroché et difficile, avec des questions en suspens sur l’issue d’une saison quoi qu’il arrive très enrichissante.

Le compte est (presque) bon

Au regard du classement, évidemment, les grincheux penseront que le CPB, habitué du premier tiers du classement lors des saisons précédentes, n’y est pas et rate sa saison. Pareille conclusion serait bien réductrice et éloignée d’une réalité tenant beaucoup plus à quelques détails pénalisant sur la durée d’un championnat. Disposant d’un effectif exclusivement amateur, à l’inverse de la majorité des formations de la poule disposant de pros ou semi-pros, le Cercle Paul Bert continue de s’appuyer sur ses valeurs qui ont fait sa force, convivialité, amitié, passion mais aussi sa faiblesse. Difficile d’enchaîner quatre entraînements par semaine à haute intensité quand vous avez une journée de travail dans les jambes. Plusieurs éléments clés ont ainsi eu des coups de mou tout au long de la saison, sans parler des blessures (lire par la suite). Le coach n’a donc que rarement pu bénéficier d’un groupe à 100 % en même temps, s’appuyant sur des individualités parfois au top tandis que d’autres ne pouvaient tout donner. Cette problématique, étouffée par la force humaine du groupe les saisons précédentes dans des poules moins relevée, s’avère fatale comptablement cette saison, inévitablement. A son tableau de chasse, le CPB compte pourtant plusieurs épouvantails de la poule, signe de son réel potentiel et de ses capacités : Angers à l’aller, Frontignan ou encore Gonfreville (trois des quatre premiers) sont ainsi tombés à Géniaux, sans qu’il n’y ait de contestation possible ! Avec cinq victoires et dix défaites en quinze matchs, la balance reste pourtant dans le négatif. Franck Roussel, le président, rappelle cependant que « de nombreux matchs se sont joués à un ou deux buts, d’un rien, avec de bons contenus ». Frontignan et Angers au retour, Boulogne, Pau, Vernouillet ou Gonfreville corroborent la précision et donnent à la saison cercliste bien plus de motifs de satisfaction que d’inquiétudes. Pour autant, il faudra encore cravacher pour assurer un maintien dans cette poule haute (les relégués de ce groupe ne descendront pas en N2 mais dans l’une des deux autres poules de N1, ndlr) qui pourrait se jouer sur le terrain…mais pas que… 

Des blessures qui pèsent

C’est le lot de toute saison au haut niveau, bien entendu mais force est de constater que le Cercle n’aura pas été épargné cette saison par les pépins physiques. En début de saison Nicolas Busson dans les buts ne pouvait compter sur son alter-égo Florian Boulogne, blessé au dos et revenu à l’automne dans les buts. Ce fut ensuite le tour de l’expérimenté Romain Charrier de devoir dire stop et  d’arrêter  sa carrière, en raison de problèmes récurrents à la cheville. Un coup dur terrible pour « Chichi », membre incontournable de la Team CPB depuis des années ! Comme si cela ne suffisait pas, l’indispensable guerrier-défenseur Alexandre Vu vient d’être à son tour victime d’un mauvais sort avec une blessure sérieuse au genou. Si les examens sont en cours et qu’une rupture des ligaments croisés semble évitée, une absence d’un bon mois environ est fortement envisagée ! Ajoutez-y quelques semaines d’absence pour Maxime Derbier et voilà une infirmerie bien remplie pour un effectif déjà limité en nombre !

Un avenir en N1 en pointillés

Pas évident pour le CPB de savoir dans quelle poule, voire dans quelle division il évoluera la saison prochaine. Avec les réformes en cours de la Fédération de Handball, la Nationale Une pourrait exiger la saison prochaine au minimum un joueur sous contrat pro par équipe pour avoir le droit d’évoluer à ce niveau. Club entièrement amateur fonctionnant avec des licenciés non rémunérés et des bénévoles à tous les étages, le CPB se voit confronté à un virage, qui passera par un accroissement du budget  (partenariats privés ou apport des collectivités territoriales supplémentaires) pour rester à ce niveau. Un non-respect d nouveau cahier des charges » imposés par la Fédération à compter de la saison 2020-2021 pourrait envoyer l’équipe en N2… Sportivement, le maintien dans la « poule haute » n’est pas non plus acquis, en raison du nombre de descentes qui seront dictées par le nombre de clubs aux statuts VAP l’an prochain ! Ainsi, les cinq derniers du championnat pourraient bien laisser leur place dans cette poule aux ambitieux des autres poules. Les statuts VAP actuels connaissant déjà des difficultés financières pour entrer dans les clous du cadre fixé, de nouveaux clubs « VAP » sont envisageables mais d’autres ayant tenté l’aventure pourrait y renoncer. Si les victoires pourraient permettre de se maintenir sportivement, l’avenir des « Noir et Vert » en Nationale Une a de fortes chances de se jouer, hélas, hors des parquets.

Les filles sont au rendez-vous

Elles étaient attendues au tournant et répondent parfaitement ! Promues en Nationale 21 cette saison, les filles d’Alan Gauvineau sont au rendez-vous et vont tranquillement assurer leur maintien à l’étage supérieure, forte de nombreuses performances très intéressantes, à l’image des deux nuls accrochés face au leader Rouen cette saison. Sixièmes ex-aequo au classement à trois petits points des voisines du Saint-Grégoire RMH, troisième avec 35 points, les Cerclistes savent pour autant que la saison la plus compliquée sera la prochaine. L’apprentissage se passe bien et demandera confirmation avec des ambitions qui pourraient être revues à la hausse.

Julien Bouguerra