Jean-Luc Bosse : « Je ne fonctionne qu’à l’affectif »

Chaleureusement surnommé « Jean-Jean » par « ses » filles depuis des années, Jean-Luc Bosse, bénévole et tenant le rôle d’intendant au SGRMH, grimpe d’un cran et est devenu, courant octobre, co-président du club. La voix roque, le tutoiement obligatoire et avec le sourire, il nous livre ses ambitions pour demain, avec l’objectif de voir les « Roses » au plus haut d’ici cinq ans.

Comment l’histoire a-t-elle débuté avec le SGRMH ?

C’est ma huitième saison que partenaire du club (Il est le directeur de l’entreprise Sodico, spécialisé dans le chauffage bois pour les professionnels, ndlr). J’étais auparavant partenaire du Stade Rennais mais je voulais arrêter. Un ami est venu me demander un coup de main car le club cherchait des sponsors et j’ai accepté. J’y suis allé, j’ai été voir quelques matchs puis j’ai fait un déplacement à Pessac et ce fut le coup de cœur. J’ai aimé l’ambiance, c’est très familial. Et puis il y a eu le contact avec Olivier Mantès. C’est quelqu’un qui a un beau passé de joueur pro mais qui est resté très simple. Comme il dit, il n’y a pas de questions idiotes et avec lui, on peut apprendre, échanger. Je ne connaissais pas grand-chose au hand et il m’a beaucoup appris. 

Tu as connu l’ambiance de Rapatel, c’était quelque chose !

Oui, c’était une petite salle, avec environ 250 personnes. A la fin du match, on mettait les tables sur le terrain avec les casse-croutes. Ce n’était pas idéal pour accueillir les partenaires mais c’était une bonne ambiance. 

Comment t’es-tu rapproché petit à petit de l’équipe fanion ? 

Je me suis intéressé peu à peu au terrain, à suivre tout ça de près. A ma quatrième saison, j’ai accompagné les filles à la maison et à l’extérieur et aussi les préparations de matchs, en occupant un peu le rôle d’intendant. Je n’interviens pas du tout sur la partie sportive mais plutôt logistique et j’adore ça.

A ce titre, tu fais partie de l’équipe des bénévoles ?

Oui, sur tous les matches à la Ricoquais. Je suis aussi présent lors des déplacements, nous sommes souvent à quatre. Olivier Tchérepoff et moi, nous sommes sur la partie coordination, sur les repas, tout ce qui est autour du terrain. Je ne veux pas me mêler du terrain, je n’y connais rien. Olivier Mantès et Pierre Dubois sont là pour ça. Désormais en N1, nous partons le jour même.

Tu es un peu un « papa » pour les filles ?

Elles ont 18 à 24 ans, j’en ai 54 donc il y a ce lien, c’est sûr. Je fonctionne à l’affect, je suis comme ça. Si je me suis engagé aussi de cette manière, c’est pour elles. J’aime m’investir pour les jeunes, les aider, les écouter, avoir ce côté papa poule. C’est la dimension humaine qui me donne l’envie de m’investir, dans mes sponsorings comme dans mon rôle de bénévole. Et là, je suis servi, j’essaie d’apporter tout ce que je peux, surtout du positif, à nos joueuses.

Tu as aussi un rôle pour maintenir le groupe en bon état de marche ?

J’ai aussi l’œil sur l’ambiance et sur ce qui se passe dans le groupe, c’est très important. Pour qu’une saison soit réussie, il faut que les filles aient envie de jouer les unes pour les autres. L’an passé, ce fut compliqué, nous le savons tous. Chez les garçons, on se met une baffe, on boit une bière et ça repart. Chez les filles, les rancœurs et les états d’âmes sont plus tenaces et c’est aussi notre rôle d’être attentif à cela. 

Te voilà co-président. En quoi consistera votre tâche ?

Depuis quatre à cinq ans, on monte un petit palier à chaque fois. Cela fait beaucoup de travail pour une seule personne, à savoir Vincent, qui était seul à la présidence. Il est bénévole et passe beaucoup de temps sur son rôle. Il m’en avait déjà parlé et j’ai accepté. En ce sens, Je m’occuperais un peu plus de Entrepr’hand, dont Murielle s’occupe aussi. Eric Ribaut est arrivé en tant que manager général, pour la partie commerciale. Murielle s’occupera plus de la partie marketing. Je dois les accompagner sur leurs tâches dans l’organisation et dans les relations partenaires. Vincent, lui, est plus sur la partie exécutive, financière et sportive. Il connait toutes les joueuses, les tenants et aboutissants, le championnat. Nous devrions bien nous compléter. Sportivement, je me limite à un enrichissement personnel en écoutant Olivier quand j’ai la chance d’être sur le banc, d’observer au plus près ce qui se passe. 

Cette saison semble partie sur d’excellentes bases. Est-ce aussi ton avis ?

Oui, le groupe est vraiment revigoré et très intéressant. Les filles se disent les choses, se prennent en main et sont solidaires et tournées vers le même objectif. Nous avons une belle équipe, en défense, comme toujours mais cette année, nous sommes plus fortes en attaque. Nous avons de vrais arguments et je trouve le niveau proche entre le haut de tableau N1 et la D2. 

Une saison réussie passera-t-elle obligatoirement par la remontée ?

Il le faut avant tout pour les filles. Elles ont été déçues de descendre et veulent prouver que l’année dernière était un accident, que nous avons le niveau. Il y a aussi ce public, c’est de la folie. Je n’ai vu ça nulle part ailleurs dans les autres salles de D2 ou N1. 

A terme, pourrais-tu devenir président ?

Aujourd’hui l’objectif est d’être AVEC Vincent et non de le remplacer. Avec l’expérience du hand, la connaissance de la gestion d’un club qu’il a, je ne lui arrive même pas à la cheville. L’idée est de lui libérer un maximum de temps sur les autres tâches de la présidence.

Quelles sont les axes de travail pour stabiliser le club plus haut ? Quelle est l’ambition à terme ?

On aimerait augmenter encore notre budget, c’est important pour la suite. Nous avons désormais un VIP plus adapté, où l’on peut recevoir avec plus d’espace dans la salle qui jouxte le terrain. Dans le sens du développement, il faudra que les clubs brétilliens travaillent ensemble, avec un pôle garçon à Cesson et un pôle fille à Saint-Grégoire. L’ambition, à cinq ans, serait de rejoindre la première division. Nous travaillons en ce sens, nous dépendons beaucoup du privé, il faut donc aller chercher du monde, fournir de belles prestations. Nous sommes sur la bonne voie. Il y a du spectacle sur le terrain, le hand féminin est impressionnant, avec des duels, du jeu. L’ambiance avec Max à l’animation et le kop sont aussi là. Il y a tout pour réussir. A nous, dirigeants et partenaires, de continuer à ramener du monde et à fédérer autour du club, du projet.  

Recueilli par Julien Bouguerra