JRS52 – FOOT – SRFC : Les enseignements de Leicester

Si la première manche avait laissé un goût amer d’inachevé, avec une absence d’audace et un manque d’impact offensif en angleterre, avec une punition injuste dans les arrêts de jeu, avec ce second but, le match retour contre leicester a marqué les esprits ! Le Stade Rennais grandit, même dans la défaite et peut voir loin. Comment, jusqu’où, quand ? L’heure est au bilan de la campagne européenne 2022 !

Rennes sait se battre et jouer sous pression !

Remonter deux buts à une formation anglaise adorant défendre et jouer physique, dans la pure tradition britannique, le défi était costaud et fut tout proche d’être relevé par Hamari Traoré et ses coéquipiers. Cette double confrontation pour le compte des 8es de finale de la Ligue Europa Conférence, le SRFC l’aura perdu sur un match aller bien trop timide même si plutôt maîtrisé. Rapidement devant au score, grâce à Benjamin Bourigeaud, les Rennais ont su mettre une intensité énorme bien que sans se créer de nombreuses occasions en première période. Ce fut encore plus intense après le repos et l’égalisation concédée lors du seul temps faible de la partie. Le seul but de Flavien Tait ne reflétait pas l’énorme domination des Rennais qui auraient dû, avec un peu plus de réalisme, inscrire un à deux buts supplémentaires. Néanmoins, un tel match montre le mental acquis par les « Rouge et Noir », capables de répondre présents et mieux dans les grands rendez-vous. Techniquement également, la grosse prestation de Benjamin Bourigeaud, la qualité technique de Lovro Majer, Flavien Tait ou de la charnière Warmed Omari-Nayef Aguerd ainsi que la hargne collective dégagée ont prouvé que Rennes est désormais un européen convaincu, qui n’aura perdu qu’un seul des dix matchs de sa campagne !

Non, Rennes n’est pas le mal aimé des instances

Décidément, sur le plan de l’arbitrage, la scène européenne ne réussit pas vraiment au Stade Rennais. Steven N’Zonzi et l’histoire de la bouteille, le match contre Arsenal inversé et la suspension d’Alexandre Lacazette annulée, ou encore l’expulsion ultra-sévère de Dalbert contre Chelsea… Tout cela cumulé faisait déjà beaucoup… Est venu s’ajouter l’absence lamentable et inadmissible de VAR sur ce huitième de finale d’Europa League Conférence. Nous vous passerons l’épreuve de revivre chaque erreur qui aurait pu être vérifiée par la VAR mais en revanche, non, Rennes n’est pas mal aimée de l’UEFA ou de supputées forces obscures. S’il est évident qu’être le Real Madrid, le Bayern, le Barça ou la Juventus permet de bénéficier de mansuétude, très régulièrement, Leicester n’est personne sur la scène européenne et n’est pas plus apprécié en quarts de finale que ne l’aurait été le Stade Rennais. Accepter de perdre malgré des circonstances contraires incontestables donne de la grandeur, un recul au cœur de la déception, permet aussi une introspection et une analyse des contenus aller et retour plus justes. Ceci permet aussi de gagner du temps dans l’analyse pour rebondir plus rapidement et ne pas rester fixé sur l’injustice. Avec les qualités montrées cette saison, Rennes aura les moyens de gagner de nombreux matchs européens à l’avenir, Var ou non…  

Le Stade Rennais se doit-il désormais d’être européen tous les ans ?

Au fil des années, le statut du club breton change, progresse. Devenu un membre du top 10 à part entière depuis huit ans, il est désormais, depuis 2018, un invité régulier au festin européen, ayant même goûté à la Ligue des Champions en 2020-21. Des performances de haut vol qui ont habitué les supporters et microcosme du club breton mais qui ne doivent pas faire oublier que d’autres, en Ligue 1, sont bien plus armés pour être abonné au Top 5. Paris, Marseille, Lyon, Monaco, les nouveaux riches de Nice ou encore Lille sont logiquement construits pour l’Europe mais Rennes, désormais, est légitime dans cette listes de prétendants au premier tiers du classement. Grâce à un actionnaire toujours plus déterminé à voir son équipe réussir tout en restant dans le domaine du raisonnable, une construction d’effectif intelligente faisant la part belle à de bons choix de recrutement et une formation mise en valeur et une cohérence dans les salaires proposés, comme l’a démontré l’enquête récente de L’Equipe, le Stade Rennais prouve que le budget seul ne détermine pas la réussite d’un projet. Désormais, être européen, par quelque biais que ce soit, est devenu une vocation pour le Stade Rennais et son public, à son aise sur la scène continentale, et loin d’être rassasié. Nouvelle ration en vue pour 2022-23, sauf accident mais reste à savoir dans quelle compétition… Et si, cette fois-ci avec ses supporters, le Stade Rennais revenait à la table des plus grands ?