JRS50- Hand – CRMHB : 5 questions pour la 2e partie de saison

Avec quatorze points au compteur, le CRMHB retrouve les parquets avec sérénité, ambition mais aussi humilité en ce premier vendredi de février, contre Nîmes. Repartis pour un peu plus de quatre mois de compétition s’annonçant intense, les Bretons sont face à plusieurs défis.

CETTE ÉQUIPE PEUT-ELLE MARQUER L’HISTOIRE DU CLUB ?
Poser la question, c’est évidemment y répondre un peu. Les temps de passage indiquent qu’il reste encore un peu à faire pour égaler et dépasser le meilleur total du club dans l’élite, 27 points en 2013-2014 (12 victoires, 3 nuls, 11 défaites) dans un championnat qui ne comportait que douze équipes. L’objectif est tout à fait accessible pour une formation capable de tout, contre n’importe qui. Ceci vaut d’ailleurs pour le meilleur (Nantes, Montpellier, Limoges) comme le plus rageant (Nancy, points à portée laissés contre Toulouse, Istres ou Dunkerque) et montre l’étendue des possibilités cessonnaises. Mais au-delà de l’aspect comptable, ce qui marque l’Histoire, ce sont aussi les émotions. Et sur ce terrain-là, cette cuvée 2021-2022 place le curseur haut, très haut. La Glaz Arena s’est ainsi embrasée lors des victoires face aux cadors, l’une avec suspense contre le HBC, l’autre avec panache et maîtrise contre Montpellier, mais aussi dans les scénarios dingues vécus contre Toulouse et surtout Chartres et Istres, des ultimes lancés décidant du sort de ces matchs-là. Endormi depuis des années par des résultats en deçà des attentes et trop limités à une simple survie dans l’élite, le public a pris goût au show, aux renversements de situations et aux victoires cessonnaises, sans pour autant se prendre pour un autre. Sans banaliser ce qui sort de l’ordinaire, son quotidien s’est bonifié et l’appétit venant en mangeant, cette année pourrait bien être celle des Irréductibles . Jusqu’où ? Réponse en juin !

ROBIN MOLINIÉ ET HUGO KAMTCHOPBARIL VONT-ILS CONFIRMER ?
Que ce soit du côté du président, du staff, des joueurs ou même du public, à Cesson, le même refrain, ancré dans les valeurs du club : le collectif avant tout. Pour autant, impossible de ne pas ressortir des 14 premiers matchs, au-delà de nombreuses très belles performances individuelles, la saison de Robin Molinié, élu meilleur joueur du championnat en octobre et celle du pivot et futur nîmois, Hugo Kamtchop-Baril. Le premier nommé, arrivé de Chartres l’été dernier et engagé avec Cesson pour deux ans, apporte son expérience, son sens du jeu aiguisé, sa polyvalence demi-centre-arrièregauche et son bras droit surpuissant et précis. Les chiffres en attestant : le meilleur taux de transformation de sa carrière dans l’élite (4 saisons) à 65 %, déjà 58 buts dont 31 penalties transformés sur 38 tirés et une adaptation parfaitement réussie, tant sur le terrain qu’en dehors. Généreux dans l’effort, complément idéal tactiquement de Romain Briffe à la baguette, il a incontestablement bonifié son équipe et n’entend pas s’arrêter là. Le gros défi l’attendant reste de confirmer sur sa lancée, dans la régularité et l’efficacité. L’autre Monsieur Plus est lui un pur produit du club. Il avait déjà évolué en 2015 avec Sylvain Hochet, Romaric Guillo et Romain Briffe alors qu’il achevait sa formation en Bretagne. Depuis, Hugo Kamtchop-Baril a bien grandi, encore plus ces deux dernières saisons ! Si l’an passé, ses performances, déjà très impressionnantes, furent nuancées par le classement final de l’équipe, le garçon est encore monté en gamme ! Celui qui transforme même une vieille balle au ras du sol, contrée, en but et qui multiplie les courses d’un côté à l’autre du terrain impressionne de plus en plus, au point, selon de nombreux experts, de frapper à la porte des Bleus. Si Guillaume Gilles estime probablement pour le moment que les matchs de coupe d’Europe manquent à Hugo, c’est bien le seul bémol qui peut être apporté au CV d’un international en puissance. Avant de partir, « Bishop », comme le surnomme Romaric Guillo, veut laisser la trace d’une saison historique et laisser ses copains et son club de cœur le plus haut possible, sans la moindre arrièrepensée, quitte à finir devant son futur club, Nîmes. Avec ses 54 buts sur 68 tirs (79%, 3e meilleur buteur du championnat sur son poste !), le pivot cessonnais est sur la lignée de ses chiffres de la saison passée (104/137) qu’il compte améliorer. Une sortie par la grande porte méritée en laquelle il y a toutes les raisons de croire dès cette reprise contre…Nîmes !

LA GLAZ ARENA PEUT-ELLE RESTER IMPRENABLE ?
Si les Cessonnais ont souffert à l’extérieur, avec six défaites et une victoire en sept déplacements, les Bretons se sont montrés juste intraitables à domicile ! Cinq victoires (Nantes, Montpellier, Saran, Limoges et Chartres) et deux nuls (Toulouse et Istres) ont fait de la Glaz Arena un antre imprenable et désormais redouté des visiteurs. Seul le PSG a fait mieux à domicile mais tenir une telle cadence sera probablement difficile. Au programme, notamment, Nîmes, Saint-Raphaël, le PSG, Chambéry, Aix et Dunkerque, des adversaires très souvent vainqueurs en Bretagne ces dernières saisons, soit un programme copieux où le CRMHB devrait tout de même laisser quelques points en route. Repousser la première défaite le plus tard possible serait déjà une sacrée prouesse, que l’on retiendra mais ne doit pas devenir une obsession pouvant crisper les Irréductibles chez eux.

FÉVRIER POUR ASSURER LE MAINTIEN, ET APRÈS ?
Au-delà du match face à Nîmes, le CRMHB aura un programme dit abordable bien que très piégeux pour attaquer la phase retour. Au programme, les deux promus, Saran et Nancy, un déplacement à Limoges, bien difficile à cerner et mal en point au classement puis la réception de Créteil début mars. De quoi imaginer, sans être fou, six points potentiels a minima ? Beaucoup rêvent de ce scenario qui propulserait les Irréduc tibles, avec 20 points, à l’abri de toute menace de descente. Si tel est le cas, quel sera ensuite l’ambition du club breton ? Le coach, Sébastien Leriche, explique qu’un point sera fait après les trois prochains matchs mais a sans doute déjà, comme ses joueurs, une petite idée de la suite dans pareille configuration…

QUEL AVENIR POUR LES JEUNES ?
Ils sont trois, aujourd’hui, à être régulièrement intégrés au groupe pro. Le plus « ancien », qui s’est engagé officiellement avec son premier contrat pro, l’été passé, n’a pas joué en championnat cette saison et pour cause : Corentin Lorvellec a été victime d’une rupture des ligaments croisés en préparation et revient doucement dans le circuit : « Il est revenu tout récemment de Capbreton où ses trois semaines se sont bien passées. Il travaille bien et se trouve dans les temps, explique Sébastien Leriche. Nous faisons tout pour l’amener à retrouver son niveau et la compétition, quand il sera prêt pour cela. Nous ne voulons pas forcer les choses, il faut prendre le temps. » Ses deux acolytes, Julien Luciani, pivot et Mathéo Briffe, arrière gauche, ont eu la chance de prendre part à la saison. Des minutes grappillées, ici et là, avec du travail à faire sur le secteur défensif pour franchir le palier et venir titiller les « grands », avec qui ils apprennent semaine après semaine à l’entraînement. Malgré les bons résultats, Cesson n’a surtout pas oublié que son avenir, comme son ADN, continuera quoi qu’il arrive de passer par la formation. A ces trois-là de travailler dur pour s’installer dans le temps !