Basket – URB : Joffrey Sclear : « Tout cela m’avait tellement manqué ! »

Il est de retour. Six mois après une grosse blessure au talus contractée à Angers en fin de saison dernière, Joffrey Sclear compte bien se donner corps et âme pour son club de l’urb, auteur d’un début de saison compliqué. S’il sait qu’il faudra du temps pour être à 100 %, l’ailier rennais ne compte pas traîner en chemin !

Nous t’avions laissé fin avril dernier blessé à Angers, alors que tu pratiquais peut-être le meilleur basket de ta vie. Comment te sens-tu, six mois plus tard ?
Le meilleur basket de ma vie, je ne sais pas, mais j’étais dans une bonne forme, c’est vrai, et tout s’est un peu écroulé sur une action où ma cheville se tord en retombant au contact de l’Angevin, qui, il est vrai, fait faute. Le talus est un os sur le dessus du pied et il a fallu le temps pour remettre tout ça d’aplomb. Aujourd’hui, je me sens évidemment encore loin d’être à 100 % mais j’ai de bonnes sensations et je compte bosser dur pour revenir.


Quelles ont été tes premières sensations à ton entrée en jeu contre Poitiers ?
Sincèrement, les coachs m’avaient prévenu que j’entrerais en jeu même pour quelques minutes, histoire de regoûter au terrain. C’était super mais ce que j’ai encore plus apprécié, finalement, c’est tout le rituel d’avant-match : me préparer, être dans les vestiaires ou faire mon sac. La journée aussi, avec les shoots le matin, le repas puis la préparation, tout au long de la journée, qui amène à la récompense du match, ce pourquoi nous travaillons tous. Tout cela m’avait tellement manqué, vraiment !


Comment as-tu vécu cette convalescence et as-tu connu de vrais moments de doutes ?
Du doute, non, j’ai tout de suite eu l’envie de bosser pour revenir, du moins une fois déplâtré (rires) ! J’ai connu d’abord dix semaines dans le plâtre. J’aurais pu, c’est vrai, jouer à la console mais Pierre Golvan, notre préparateur physique, m’a concocté un programme qui ne sollicitait pas le bas du corps et qui m’a permis de travailler le haut. C’était bien, cela a permis de garder le fil avec l’activité physique. J’ai aussi pu me «consoler» en travaillant plus fort sur le mémoire de mon Master 2, que j’ai pu valider. Ensuite, j’ai commencé à être un peu moins pénible pour ma copine, mes amis et ma famille quand la rééducation a commencé, une fois le plâtre ôté. Pourtant, on part de loin… J’ai dû réapprendre à marcher, à maîtriser mon pied… J’ai été accompagné par Nicolas, chez Vivalto Sport, à raison de trois à quatre séances par semaine, à partir de la fin août. Il était présent contre Poitiers dans la salle, c’était sympa. Tout le monde a été top avec moi et ces soutiens m’ont inévitablement permis de revenir. C’était ma première blessure aussi sérieuse.


Qu’as-tu appris de ces semaines passées loin des terrains ?
A écouter un peu plus mon corps et aussi, à mieux me connaître. Il m’a fallu aussi progresser dans le domaine de la patience car dans ces cas-là, on veut souvent aller plus vite que la musique et on aggrave alors son cas. J’ai accepté les contrariétés, relevé la tête quand j’ai appris que je devrais être plâtré malgré le coup que cela met derrière la tête et encore plus quand tu dois l’être ensuite une seconde fois. Je n’ai que 26 ans mais j’ai eu parfois la peur de ne pas retrouver toutes mes capacités. Etre enfin de retour me rassure et je pense, j’espère, que tout cela est désormais derrière moi.


Devant, il y a ce championnat et le début difficile de l’équipe. Comment l’expliques-tu ?
C’est une somme de petites choses qui, au final, font que nous n’arrivons pas à faire basculer les matchs en notre faveur dans le Money-Time. A cinq reprises, nous perdons dans les derniers instants, avec des scénarios se ressemblant énormément. Croyez-moi, nous sommes les premiers déçus de ne pas offrir de victoires à nos supporters, d’autant plus que la semaine, nous travaillons vraiment bien. La principale explication aujourd’hui, au-delà de notre manque de maîtrise et de lucidité sur l’instant T se trouve aussi dans notre préparation, qui a été pas mal contrariée avec un groupe qui n’a été au complet que très tard. Cela compte sur une entame de championnat lancée à un tel rythme.

La Nationale Une te parait-elle justement plus forte que l’an passé ?
Il y a beaucoup de qualité, de densité et de rythme, c’est clair, ça envoie à chaque match. Si nous n’avons volé aucune victoire la saison passée, le contexte des salles à huis-clos et d’un championnat où personne ne descendait a forcément jouer sur l’ensemble de la saison et conduit à des états de forme ou de motivation aléatoires chez les uns et les autres. Là, tout le monde joue à 200 % et la moindre erreur se paie cash. Pourtant, j’en suis certain et nous l’avons prouvé sur la majeure partie de nos matchs contre les équipes de haut de tableau, nous sommes au niveau. Il faut juste que les réglages se peaufinent et que nous enclenchions une série.

Celle-ci doit d’abord vous sortir de la zone rouge. Avant de voir plus haut ?
Nous ne nous sommes pas fixés d’objectif chiffré, si ce n’est celui de se maintenir, évidemment et ensuite de jouer libéré et d’aller le plus haut possible. On le sait, les victoires appellent les victoires et nous travaillons dur pour valoriser le gros travail effectué aux entraînements en match. Après, ce n’est pas toujours simple car nous avons peu de temps, avec deux matchs par semaine, de travailler le fond.


Ton retour pourrait renvoyer Guillaume Mérie, ton remplaçant arrivé cet été, à moins jouer, voire partir…
J’espère que non ! Nous avons besoin de Guillaume, il apporte toute son expérience, son vécu mais aussi son talent encore intact à l’équipe. J’aimerais qu’on le garde le plus longtemps même s’il a un beau projet personnel. Il a la gnaque, c’est un gagnant et il nous fait progresser. J’ai préféré, lors du derby, l’avoir avec nous que contre nous même si de mémoire, il n’a jamais brillé contre l’URB (rires) ! Après, il finira peut-être sa carrière en D2, du côté de Vitré, allez savoir, mais tant que nous pouvons l’avoir avec nous, on le garde !


Le staff, les joueurs mais aussi le club et le public semblent solidaires de tout cela. Forcément, cela rassure ?
La pression, nous nous la mettons tout seuls, nous voulons gagner, c’est dans notre ADN, notre raison de jouer. Le projet est ici établi sur le long terme, nous avons retrouvé avec plaisir notre public et le groupe, au-delà des résultats décevants pour le moment, vit très bien et partage beaucoup, sur et en dehors du terrain. Cela va tourner, et vite, nous allons tout faire pour !