Basket – URB : Maël Lebrun : « Question organisation, l’URB a déjà ce qu’il faut pour aller plus haut »

Encore deux reports tout récents après un calendrier d’avril déjà très contrarié. Il est temps que la saison se termine !
Sincèrement, il est vrai que l’usure commence à se faire sentir, mentalement, avec tous ses reports, à répétition. On a l’impression que cette saison n’en finit pas. Ce fut dur, sans le public, sans nos supporters. Pour moi qui arrivais ici, il est important de rencontrer le public, discuter après les matchs… Nous avons eu quelques rencontres avec un peu de monde, c’était cool et agréable puis d’un coup, plus personne… Il a fallu puiser en chacun de nous pour trouver la motivation, à chaque match, pour aller chercher ce petit plus, ce supplément d’âme qui fait que l’on s’arrache, jusqu’au bout. Quelque part, la situation aura peut-être soudé le groupe sur le terrain mais elle l’empêche aussi de se connaître encore mieux en dehors du terrain. Nous avons hâte de retrouver nos supporters, nos salles avec un peu d’ambiance et un peu plus de temps pour s’entraîner.

Ce groupe donne la sensation d’avoir rapidement pris, de se connaître depuis des lustres…
On était plusieurs à arriver au club en même temps. En ce qui me concerne, je connaissais déjà bien Bryan, un super joueur, avec qui j’avais joué à Orléans. J’avais aussi déjà croisé Youri Morose et je vous assure qu’il vaut mieux l’avoir dans son équipe que contre soi, il confirme ici tout son potentiel, parfaitement encadré. La force de notre groupe tient dans ses différences. Nous le sommes tous un peu les uns des autres mais chacun apporte de lui-même pour former ce tout qui a plutôt bien voyagé. Une équipe s’est créée, une ambiance, mais aussi, un vrai collectif sur le terrain. Pourtant, l’une des caractéristiques aura été cette impossibilité de continuité, de s’entraîner ne serait-ce qu’un peu plus, la faute à des matchs tous les trois jours. Beaucoup de voyages, d’incertitudes, de rebondissements mais au final, et tant mieux, nous pouvons être très satisfaits du travail fourni.

A trois matchs de la fin, l’URB qui peut terminer 2e de la poule : y auriez- vous cru en septembre dernier ?
On ne peut jamais savoir ce qu’il peut advenir d’une saison, même quand la préparation est réussie. A la première coupure, en novembre, nous étions sur un bilan moyen, avec, de mémoire, autant de victoires que de défaites et des réglages à faire dans notre jeu. Par la suite, et notamment à partir de janvier, nous avons trouvé notre vitesse de croisière et eu des résultats très convaincants. Parfois, nous passions par un trou de souris mais ce sont les victoires qui font le plus grandir. Vraiment, cette équipe s’est affirmée au fil des semaines et je pense que nous avons gagné le respect de nos adversaires à force de travail et de résultats. C’est très encourageant pour la suite et que nous finissions deuxième ou troisième, la saison est une réussite !

Sur le plan personnel, es-tu satisfait de ta première année rennaise ?
Oui et non. Oui sur le plan physique, où j’avais malgré tout quelques petits doutes sur ce que j’allais réussir à réaliser. Finalement, je n’ai arrêté que lors d’un seul match et j’ai pris part à tous les autres, mon physique tient et je suis rassuré. J’ai connu deux blessures au tendon d’Achille, ce n’est pas rien. Sur ce plan-là, c’est une vraie belle satisfaction. Sur l’intégration au collectif, comme je les dis, avec de bons mecs comme ceux qui sont ici, impossible de ne pas se sentir bien ! En revanche, au niveau de mes stats et notamment du scoring, je ne peux pas être satisfait. Durant la première partie de championnat, je tournais à trois points en moyenne par match, c’est trop peu. Je suis monté à 7 en seconde, ce qui est mieux mais j’attends de moi encore plus. Je dois être capable d’apporter plus de points dans la raquette, plus aux tirs à trois points et être plus décisif un peu partout. Aujourd’hui, je joue avec mon vécu, une certaine vision du jeu mais je dois faire encore un peu plus. Mon ratio balles perdues-passes décisives est plutôt bon mais je suis un compétiteur et je veux faire mieux.

Comment t’améliorer sur ces plans-là ?
Je suis quelqu’un qui réfléchit beaucoup, qui me remet beaucoup en cause, toujours en quête des meilleures solutions pour performer. Lors des matchs aller, souvent, je ne trouvais pas les solutions, les bons angles de tirs et cela a pu m’agacer. Heureusement, je sais désormais gérer ma frustration mais je vais bosser avec Pascal et Bastien pour améliorer mon rendement dans chaque secteur, patiemment. Nous avons, nous joueurs, la chance ici de disposer pour travailler d’un staff digne d’un paquet de clubs de Pro B, que ce soit dans le coaching, la préparation physique mais aussi la prépa mentale et l’organisation du club.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur cela ?
Pascal et Bastien sont très complémentaires, avec une grande confiance accordée par Pascal à Bastien. C’est très stimulant pour nous d’avoir leurs visions, leurs compétences à chacun pouvant s’exprimer pleinement. En complément au côté tactiqueet basket, Pierre Golvan est aussi très précieux dans le fonctionnement de l’équipe. Il est à l’écoute de nos bobos, des alertes qui pourraient échapper et sait aussi donner son avis quand il sent qu’un joueur a besoin de repos. Les coachs l’écoutent alors et lui font pleinement confiance et croyez-moi, ce n’est pas toujours le cas ailleurs. Question organisation du club, c’est vraiment impressionnant. Pour un promu en N1, l’URB a déjà tout ce qu’il faut pour aller plus haut. Les diffusions de nos matchs pendant la crise sanitaire ont permis de garder un lien pour les supporters, les partenaires, nous avons toujours été accompagnés, suivis. Un préparateur mental, Gilles Sero, nous a même apporté ses compétences et son expertise, afin de nous donner un plus pour aborder le contexte. A titre personnel, je n’avais jamais eu recours à cet apport et j’étais curieux de voir les apports que cela engendrerait. Je n’ai vraiment pas été déçu. La partie mentale, surtout dans le contexte que l’on vient de vivre, ne doit pas être négligée et ça, le club l’a bien compris

Quelles sont les perspectives selon toi, pour la saison prochaine. La montée devient-elle l’objectif ?
Cette année, entre nous, les joueurs, nous voulions aller chercher cette première place. Cela aurait été compliqué mais nous avions vraiment l’envie de relever ce défi. Terminer sur le podium, si nous y parvenons, est déjà une grande performance. Il faut savoir grandir et prendre le temps de se structurer et ça, le club le sait et met tout en oeuvre pour le faire. Monter trop vite, à part quand on s’appelle Monaco, peut s’avérer dangereux. L’an prochain, nous chercherons avant tout à confirmer car on sait la difficulté de ce championnat, où vous pouvez être troisième une année et treizième la suivante. La Nationale Une est très dense et il faut rester humble. Nous avons progressé, appris une certaine culture de la victoire et il faudra renforcer tout cela l’an prochain pour essayer de faire aussi bien, et même mieux. Inutile de fanfaronner, il y aura beaucoup d’efforts, de travail, mais la dynamique est très positive. A nous d’en profiter pour continuer d’avancer et de servir au mieux le projet URB