Hand- D2F : Extrait JRS : Jean-Luc Bosse « Si on n’aide pas la locomotive, tout le monde restera à quai »

Il y a un mois, le Saint-Grégoire RMH était face à un mur, avec l’absence de solution de salle pour s’entraîner et ainsi, honorer sa saison en Division 2F. Après avoir remué ciel et terre, il dispose désormais d’une solution, venue du privé avec le Groupe Legendre lui permettant, grâce à un accord avec Bréquigny, de disputer sa saison. Mais après ? le président Jean-Luc Bosse alerte sur un avenir qui reste en suspens…

Annoncé sur le point de s’arrêter il y a un mois, faute de salle pour s’entraîner, où en est aujourd’hui le SGRMH ?
Il n’est plus question d’arrêter et nous allons disputer notre saison, avec nos armes et l’objectif de nous maintenir une quatrième année d’affilée mais ceci dans des conditions qui ne vont pas être simples. Pas plus tard que lundi 3 octobre, nous avons reçu un courrier du département mentionnant que l’accord qui nous laissait la salle de Ker Lann deux soirs par semaine était annulé… Nous avons donc désormais la Ricoquais le lundi, Bréquigny pour nos U17 et N1, avec qui un accord a été trouvé sur l’utilisation de la résine sur la base d’une prise en charge partielle du nettoyage à notre charge et le Groupe Legendre, avec qui nous allons signer une convention jusqu’à la fin de saison.

Vous allez donc vous entraîner à la Glaz Arena ?
La solution est venue du privé, avec le groupe Legendre et le club de Cesson. Nous allons verser un loyer mensuel qui n’était pas prévu du tout dans notre budget initial et qu’il faudra absorber, pour trois soirs d’entraînement par semaine, quand la salle sera disponible. S’il y a une manifestation, un salon ou un match du CRMHB, nous nous rabattrons sur Bréquigny, avec les contraintes d’un terrain plus petit que l’on sait. Rien qu’en novembre, nous avons déjà une dizaine de dates non disponibles mais c’est notre unique solution et nous sommes heureux de pouvoir compter dessus.

« Pour nous développer, avoir notre salle d’entraînement est indispensable »

Le problème de fond n’est pour autant pas réglé, notamment en vue du développement du club vers le statut VAP et des ambitions plus élevées à termes…
Clairement, et c’est bien là le problème. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi il y a une telle objection de la Métropole à voir des clubs de sports à haut niveau. Je parle de cela au-delà de notre cas. Frédéric Bourcier, l’élu aux Sports de la Ville de Rennes, dans les colonnes de Ouest-France, a mentionné que celle-ci préférait prioriser le sport de masse et les nombreux clubs amateurs, qu’ils étaient prioritaires. Très bien mais pour ce sport de masse, comme il le dit, il faut une vitrine, une locomotive, qui est le sport professionnel. Si l’on n’aide pas la locomotive à avancer, les wagons n’avanceront pas non plus et tout le monde restera à quai.

Y compris votre projet d’ambitionner à terme de lutter pour monter en Ligue Butagaz Energie ?
Pour prendre le statut VAP, la salle où l’on s’entraîne n’entre pas en ligne de compte, il faut présenter un budget, et avoir un nombre minimum de joueuses professionnelles à temps plein. Sauf qu’aujourd’hui, comment occuper à temps plein des joueuses qui ne pourraient s’entraîner que le soir ? Pour développer le club, avoir notre salle pour nous entraîner, sans courir à droite et à gauche est indispensable. Aujourd’hui, entre Bréquigny pour les jeunes et en solution de repli pour la D2 quand nécessaire, la Glaz Arena, la Ricoquais, Vivalto Sport, pour la musculation et la préparation physique et enfin, nos bureaux au sud de Rennes où sont nos administratifs, il y a cinq lieux de vie du club. C’est trop et très compliqué pour avoir une unité performante et efficace.

Quelle solution voyez-vous à moyen et long termes ? Ne risquez-vous pas, en tant que président, de vous lasser ?
Me lasser, non, je ne fais pas cas de ma situation personnelle. L’objectif, c’est de trouver des solutions, à court, moyen et long termes. Je suis surtout très frustré de cette situation, pour nos partenaires, nos joueuses, nos salariés, nos bénévoles, tous ceux qui œuvrent au quotidien pour la réussite du club. La solution est simple, et passera, comme pour Cesson il y a quelques années, par le privé. La Ville de Rennes ne dispose pas de salle à ce jour. Aujourd’hui, nous avons fait une demande de prix au département au sujet de la salle de Ker Lann, qu’on refuse de mettre à notre disposition mais qui est en vente. En fonction de leur réponse, nous allons nous positionner. Il faudra ensuite trouver des solutions, avec nos partenaires publics et privés, pour financer son éventuel achat et disposer ensuite enfin de notre propre salle, qui sera destinée aux entraînements, à la musculation avec un petit club house. Les matchs, eux, auront toujours lieu à Saint-Grégoire, avec la perspective d’une nouvelle salle prévue, jouxtant la Ricoquais, dans laquelle nous évoluerons peut-être dans le futur, nous verrons. Mais la priorité, c’est d’offrir aux filles la possibilité de s’entraîner dans de bonnes conditions, sans changer de sol trois fois par semaine et de risquer ainsi les blessures. C’est LA condition pour aller vers le plus haut niveau, si tant est qu’on ne soit pas les seuls à le souhaiter. J’espère que nous pourrons en discuter tous ensemble, collectivités, décideurs et même membres de la Fédé lors de la venue de l’équipe de France de hand féminine, championne olympique en titre, à la Glaz Arena. Nous en serions vraiment ravis.