JRS50 – Hand – CPB : Gautier Morvan toujours plus haut !

Comme son vieil acolyte de l’autre aile, son capitaine Jean-Baptiste Laz, Gautier Morvan vient du Finistère et ne manque pas de caractère. Arrivé en 2018 au CPB handball, le binôme de Gwendal Thouminot monte en puissance et s’affirme de plus en plus au sein du 7 majeur cercliste. Une montée en puissance construite, logique et bénéfique à tous, qui n’en est qu’au début !

Il reste quelques secondes lors de la première période du derby choc à Géniaux entre le CPB et Lanester. Alors qu’il vient de franchir le milieu de terrain en contre-attaque, Gautier Morvan climatise toute la salle, gardien adverse compris, d’un shoot d’environ 15 mètres en pleine lucarne, envoyé depuis l’axe. La salle se lève et acclame le numéro… 44. Une prouesse devenue presqu’une habitude pour le petit gars de Lesneven qui crève l’écran depuis septembre. Il faut ainsi parcourir les 229 kilomètres séparant Rennes de la petite contrée finistérienne de 7200 âmes abritant le musée du Léon pour en savoir plus sur le jeune ailier cercliste de 21 ans. Il a hérité, côté maman, de la passion du handball : « Petit, j’allais la voir jouer dans le club de notre commune, j’étais tout le temps au gymnase, aux entraînements, aux matchs. Ma sœur aussi jouait. J’ai baigné dedans et c’est naturellement que j’ai démarré à mon tour sur le parquet à 5 ans. »

LE CERCLE PLUTÔT QUE PARTENAIRE D’ENTRAÎNEMENT AU CENTRE DE FORMATION DU CRMHB

La balle pégueuse en main, Gautier Morvan donne rapidement le tempo dans le club « familial », Lesneven Le Fagoët, où il grandit au rythme de ses matchs et de ceux de maman, devenue coach. Plutôt demi-centre ou arrière gauche, ses qualités de jump et de vitesse sont très vite évidentes. Le lien avec « la coach » lui octroie d’arriver plus tôt et de repartir plus tard des entraînements : « Ce n’était que du bonheur. Moi, mon bonheur, c’était d’être sur un terrain de hand alors pas de souci pour faire du rab ! Et puis ce sport est très développe dans le Finistère, ça joue bien, il y a beaucoup de clubs et du niveau. »
Les années défilent, les catégories aussi et Gautier Morvan ressent l’envie et la possibilité d’aller voir un peu plus loin, et plus haut. L’opportunité arrive en 2015 : direction le pôle de Cesson-Sévigné, tout en continuant à évoluer le week-end avec son club de cœur. Quelques apparitions en N3 puis une saison en pré-nationale, tout en s’entraînant la semaine sous les ordres de Mirko Perisic. Les collègues de promotion s’appellent Mathieu Salou, aujourd’hui à Nîmes après avoir joué trois saisons avec les pros à Cesson, Alexandre Abily ou Victor Pelechenko, évoluant eux à Angers (Proligue). En coloc’, Gautier s’éclate avec Matéo Le Ruyet et Neven Goëlou, aujourd’hui retournés à Hennebont et Morlaix :
« Ce fut une super période, j’ai énormément appris aux entrainements et pris confiance mais aussi conscience que je voulais faire ça, en faire mon métier. L’approche était différente de tout ce que j’avais connu jusque-là, j’ai pu travailler sur tous les plans. » Au point de taper dans l’œil du CRMHB, prestigieux voisin alors englué dans la lutte pour le maintien en Lidl Starligue : « Il y avait bien eu des contacts mais on proposait de devenir joueur partenaire du centre de formation. Ce n’était pas ce que je voulais, c’était trop frustrant car je me serais entraîné avec les gars du centre sans jamais pouvoir jouer ou même prétendre à grimper… J’en voulais plus, quitte à jouer à un niveau plus bas. Et le Cercle est arrivé ! » A l’affût, le CPB Handball n’hésite pas un instant quant au profil du Finistérien. Titulaire d’un Bac Techno puis inscrit en STAPS, celui-ci veut pousser plus loin, repousser ses limites et savoir « ce qu’il vaut en senior à un niveau supérieur à la Pré-Nat ». Direction Géniaux, donc, et d’abord, un peu d’équipe réserve pour la saison 2018-2019 et 11 apparitions avec la N1, avec 6 buts inscrits à 33%. La marge de progression est là, le boulot à venir important : « Il y avait un sacré fossé entre ce que j’avais connu et l’exigence de la N1, encore plus de la N1 Elite. J’ai beaucoup travaillé, écouté mes coéquipiers qui ont pour la plupart connu les centres de formations pros voire le haut niveau et petit à petit, j’ai pris mes marques et le tempo. » Sous la direction de Franck Prouff, l’ailier gauche fait ses gammes et fait la doublette avec Gwendal Thouminot, qui deviendra plus qu’un simple collègue : « Avec Gwen, la relation a toujours été très saine. Aujourd’hui, c’est vrai que nous partageons le temps de jeu mais pas que ! Nous sommes tous les deux surveillants dans un lycée et on partage plein de choses. Il est ultra bienveillant avec moi et on se pousse aux entraînements et en match à se dépasser, s’améliorer, tout en s’apportant des choses réciproquement. Ce n’est pas toujours le cas quand on est en concurrence pour un poste. » Car oui, Gautier Morvan, au fil des saisons, et malgré le Covid, fait son nid. Du plaisir à bosser à l’entraînement, la joie de retrouver les potes, c’est tout cela qui manquera le plus pendant la crise sanitaire au Finistérien, qui rentre vivre son confinement dans la maison familiale : « Le plus dur, c’était surtout de ne pas jouer ! Franchement, je vis pour ça, le hand, c’est ma passion, je suis heureux sur un terrain, avec les potes. Là, ce fut compliqué. Alors cette saison, oui, évidemment, les conditions sont particulières, c’est parfois bizarre et pénible pour l’organisation mais nous jouons, nous nous entraînons et ça suffit amplement à mon bonheur ! »

« EMMENER MAMAN EN DÉPLACEMENT ? »

Un bonheur du jeu retrouvé traduit par des statistiques intéressantes : 36 buts inscrits lors de la première phase, avec un taux de transformation à 70 % et une influence de plus en plus intéressante dans le jeu. Une relation optimale avec son binôme, donc, mais pas que. Avec le coach,Pierre Le Meur, déjà : « Pierre, c’est un super entraîneur. Il a connu le haut niveau, sait nous guider et reste très proche de nous. Comme il dit, quand on gagne, il est avec nous, mais quand on perd, également. Il prend ses responsabilités et nous progressons avec lui. »
Avec les autres joueurs de l’effectif, la greffe est également parfaite : « Le CPB, c’est ma seconde maison, mon second club de cœur. Je suis un mec simple, qui ne se prend pas la tête, j’adore déconner et pour ça, ici, les collègues ne manquent pas. L’amitié, le plaisir de jouer au hand, tous ensemble, c’est ce qui nous fédère, qui nous rend durs à jouer à la maison. Maintenant, il faut réussir à gagner à l’extérieur, transposer les mêmes ingrédients pour finir dans le top 3. C’est notre ambition. » Pour cela, du travail, un dépassement de fonction nécessaire pour tous avec les blessures longues durées de Sébastien Joumel et Alexandre Vu et une émergence nécessaire pour ceux amenés à les remplacer.
Ou peut-être, une dernière astuce, sortie de la poche de l’ailier droit cercliste, fan de Mickael Guigou, Daniel Narcisse et Luc Steins : « A la rigueur, on va emmener ma mère avec nous. Elle vient à tous les matchs à Géniaux avec la famille et nous gagnons. Alors s’il le faut… ». Une histoire de famille, on vous l’avait bien dit mais pour autant, partie pour durer ? « Je dois énormément au CPB. Grâce à eux, j’ai basculé sur des études de commerce après le STAPS, qui ne me plaisait pas. Franck Roussel s’est démené, m’a permis de trouver l’école et l’entreprise pour mon alternance. Après, mon rêve absolu reste de devenir pro. J’y crois encore, peut-être en brillant encore plus ici. Jouer peut-être en Proligue, savoir si j’en ai les capacités. Il faut se fixer des objectifs, même très élevés, avoir des rêves et cela n’enlève strictement rien au plaisir que j’ai à être et vivre ici, au CPB, avec mes potes. Si je réalise un jour mon rêve, c’est aussi à eux que je le devrai. Donc au boulot ! »