Hand – CRMHB : Les 7 tournants d’une saison si particulière

Une saison, surtout celle qui s’achève, est faite de bons et mauvais moments, des fameux moments clés, bien ou mal négociés. Retour sur ceux qui ont fait vriller le CRMHB par moment, entre blessures, méformes, passage à vide et inquiétudes, dans un championnat qui aura joué avec nerfs de tous jusqu’au bout… et au-delà !

6 OCTOBRE 2020 3ÈME JOURNÉE CESSON – TREMBLAY
Ce soir-là, alors que nous n’en sommes qu’à la troisième journée du championnat, la colère à chaud du président Stéphane Clémenceau est à la hauteur de la déception du soir. Avec quatre buts d’avance à deux reprises dans la partie, le CRMHB ne pouvait pas laisser filer la première victoire de son histoire à la Glaz Arena dans l’élite. Non… et pourtant si ! Alors qu’ils possèdent le ballon en phase d’attaque à deux minutes de la fin, avec deux buts d’avance, les Irréductibles se font cueillir par un doublé de Marouane Chouiref, le second servi sur un plateau par Florian Delecroix, qui rate sa passe en possession offensive, à 15 secondes du buzzer… Avec un « marché » incontestable au passage, non sifflé, puis sur l’engagement, une charge elle non plus non sifflée dans la zone sur Sébastien Poirot, qui ne peut ajuster Patrice Annonay, le CRMHB lâche un précieux point, après en avoir arraché un sur le gong contre Saint-Raphaël deux semaines auparavant. L’arbitrage est pointé du doigt par le président mais le souci est ailleurs, comme d’autres matchs viendront le démontrer par la suite…

15 OCTOBRE 6ÈME JOURNÉE CESSON – LIMOGES
L’image de ses deux-là cote à cote a sans doute ravivé quelques souvenirs nostalgiques du temps d’avant pour les spectateurs présents ce soir-là, sans le savoir, pour la dernière fois avant de longues semaines à la Glaz Arena. Comme on s’inquiète pour un vrai pote, Romain Ternel prend les nouvelles de son pote, Romain Briffe, mal retombé suite à un contact en pleine extension. La cheville a pris et c’est aidé de Stéphane Perez, l’un des kinés du CRMHB, et de son ancien capitaine, que le demi-centre cessonnais quitte le terrain. Il reste alors 15 minutes à jouer et les promus sont au coude à coude (44’, 20-20). Le numéro 13 du CRMHB réussit un très bon 6 sur 7 et porte son équipe, qui s’écroule sans lui, concédant dans le dernier quart d’heure un (6-10) sans appel après avoir été tout du long ou presque devant au score… Comme contre Saint-Raphaël et Tremblay, Cesson ne parvient pas à fêter la victoire avec son public et loupe le coche. Les regrets sont déjà là, nombreux mais le travail à accomplir aussi mis en évidence. Après la blessure dès la première rencontre de Romaric Guillo, qui ratera deux mois de compétition, les deux patrons recrutés pour guider le CRMHB pour son retour dans l’élite sont out pour de nombreuses semaines. Romain Briffe, lui, ne reverra pas les parquets avant décembre et la venue de Créteil, l’équipe perdant trois de ses quatre matchs suivants sans son maître à jouer.

28 NOVEMBRE 10ÈME JOURNÉE NANTES – CESSON
Un derby, pour les supporters, pour un club mais aussi pour l’image du région, est important. Le refrain, où que l’on soit en France, est ressassé à volonté, chaque année. A Nantes, en cette fin novembre, il faut croire que les Irréductibles n’avait l’énergie que pour une seule et unique mi-temps. A 15-12 à la pause avec trois buts à remonter, les Irréductibles étaient dans le coup… mais oublièrent de revenir en seconde partie face à des Nantais déchaînés. Déjà humilié il y a quelques années en coupe de France par son voisin, le club brétillien est écrasé pour ce qui ressemble alors à 30 minutes en enfer, avec un 26-9 retentissant, avec notamment un mutisme ahurissant de 13 minutes sans inscrire le moindre but (41’ à 54’) ! Si la classe d’écart séparant les deux clubs était et reste incontestable à ce jour, la manière restera négativement dans les mémoires. Heureusement, la victoire face à Créteil la semaine suivante envoya aux oubliettes un match à oublier, à l’image de celui perdu à Paris lors de la seconde journée (39- 21) que l’on imaginait déjà comme le « fond » de la saison…

LES REPORTS DE DÉCEMBRE
Alors que l’épidémie connait un très net regain, les reports s’enchaînent et Cesson n’échappe pas à la règle. La venue de Nîmes et le déplacement à Toulouse, dans un moment où l’équipe semble plutôt en confiance (victoire contre Créteil, nul aux forceps à Istres) sont reportés à une date ultérieure et abrègent la fin de l’année 2020, pour hélas mieux charger le printemps suivant. Le constat est peut-être simple à postériori mais évident : ces matchs à caler et recaler, même s’ils furent, pour ces deux-là, très intéressants (court revers contre Nîmes, nul à Toulouse), ont pesé, inévitablement, sur la saison, rendant illisible la menace déjà présente, du bas de tableau. En vacances anticipées, les Irréductibles auraient sans doute préféré batailler jusqu’à Noël. Un calendrier loin d’être un cadeau !

4 FÉVRIER 2021 15ÈME JOURNÉE CESSON – IVRY
Au-delà des défaites contre Paris ou Nantes, terribles comptablement mais logiques, ce revers concédé à la maison contre Ivry, alors au fond du sceau, est peut-être la pire prestation cessonnaise de la saison. Alors que les visiteurs s’étaient déplacés à 12 seulement, les Irréductibles sont ce soir-là totalement hors sujet et Sébastien Leriche ne manquera pas de le souligner fort en conférence de presse dans une colère froide mémorable. Pour autant, l’effet ne sera pas vraiment visible sur un groupe qui perd pied en cet hiver 2021, perdant cinq rencontres de rang contre Aix, Istres, Saint-Raphaël, Toulouse et Nantes, avec des prestations très contrastées, intéressantes à l’extérieur mais de nouveau insuffisantes à la maison (Istres, Toulouse et Nantes). La crise couve, Cesson glisse, lentement mais surement…

21 MAI 2021 27ÈME JOURNÉE CESSON – DUNKERQUE
A la 34ème de ce match du monde d’après, avec le retour de 800 spectateurs à la Glaz Arena, les deux formations sont au coude à coude (16-16). Encore en danger pour son maintien, mathématiquement parlant, Dunkerque met alors le coup d’accélérateur fatal que les Cessonnais ne parviendront jamais à trouver, buttant sur Samir Bellahcene et voyant leur côté droit totalement annihilé par la défense dunkerquoise. Le public, pourtant bouillant, est refroidi net par la seconde période des Nordistes qui ne laissent que des miettes et collent un 14-7 sans appel ! Sauvée, l’USDK peut jubiler, au contraire d’un CRMHB qui voit le spectre d’une fin de saison très compliquée pointer.

5 JUIN 2021 30ÈME JOURNÉE CRÉTEIL – CESSON
Un point fut bien ramené avec beaucoup de mérite de Chambéry et on entendit même parler d’un maintien enfin acté, ou quasiment. Pourtant, un revers inconsistant à Créteil fera définitivement de cette saison un long et éprouvant parcours sinueux, dont le terminus sera atteint au-delà même du stop pour les Irréductibles. Dépendants d’autrui mais surtout de leur propre responsabilité de ne pas avoir su saisir les opportunités, pourtant réelles, de se mettre à l’abri. L’inconstance d’une équipe capable de surprendre autant dans un sens que dans l’autre. Forcer son destin et savoir faire tourner les « moments-clés »pour soi, grâce au mental et à la détermination, gagner en constance mais aussi en consistance, voilà sans doute les plus gros axes de travail du CRMHB 2021-2011 à venir.