Romaric Guillo : « Nous avons besoin de tout le monde ! » (2/2)

Il est de retour ! Absent pendant neuf matchs cette saison suite à une blessure dès la première journée contre Saint-Raphaël, Romaric Guillo a retrouvé le chemin des parquets et la victoire au passage face à Créteil. Sur le chemin du retour en forme, le numéro 56 rennais compte bien finir 2020 en force pour valider une première partie de saison encourageante !

Les gardiens sont aussi convaincants cette saison et doivent rassurer le défenseur que tu es ?

Franchement, nous avons avec Rok et Jozé deux supers gardiens, très bosseurs et en pleine réussite à tour de rôle. Leurs prestations récompensent justement leur gros investissement à l’entraînement, ils sont très travailleurs et font tout pour s’intégrer au groupe. Quand tu as des mecs comme eux derrière toi, tu peux défendre et charbonner serein !

En décembre, il vous reste deux matchs (Nîmes a été reporté à 2021 et le match contre Istres se jouait à l’heure où nous imprimions ce numéro, ndlr) à Istres puis Toulouse. Objectif quatre points ?

Istres est une formation de « notre championnat » où l’on se doit de faire un résultat, comme à Chartres ou face à Créteil. Si nous y parvenons, nous aurons quelques jours de récupération avant d’aller à Toulouse, qui a pas mal joué avec l’Europe cette saison et qui vient de perdre gros avec le départ de Luc Steins au PSG. A nous d’être efficaces, opportunistes et de réussir un coup pour passer les fêtes au chaud ! Si nous pouvions compter onze points à la trêve, ce serait vraiment top mais aussi une vraie sécurité. Les points pris ne seront plus à prendre pour la suite, surtout dans le contexte actuel où nous ne savons pas vraiment comment la suite de la saison se déroulera…

Jouer ces matchs à huis-clos est une nouveauté. Cela casse-t-il pour de bon l’avantage de recevoir ?

Evidemment, l’absence du public pénalise d’abord l’équipe qui reçoit. Nous n’avons pas nos supporters pour nous pousser, nos proches, nos potes qui nous encouragent, c’est vraiment une expérience déstabilisante et franchement peu agréable, très frustrante. Je profite néanmoins de cet entretien pour saluer et remercier, au nom de toute l’équipe, Julien Hardé, notre speaker, qui malgré cette salle immense et vide, s’arrache avec nous pendant une heure pour chauffer une ambiance inexistante, mettre ses jingles et accompagner nos buts de ses mots et cris. Franchement, cela atténue la sensation du huis-clos et c’est un plus pour nous. Avoir un environnement sonore est primordial dans le contexte actuel. Si je peux me permettre de lui donner un conseil, je monterai même le son encore plus fort, avec un petit fond de bruit de foule. Il y a des salles où vous n’entendez que les crissements des chaussures sur le parquet et là, franchement, c’est l’angoisse ! Cette crise sanitaire dure quand même depuis bientôt un an et vraiment, nous avons tous hâte que cela cesse dès que possible.

Un mot sur la campagne de financement, lancée fin novembre par le club ?

C’est une bonne initiative, surtout destinée, au-delà du CRMHB, à sensibiliser le plus grand nombre sur la situation très inquiétante du monde sportif, en pro comme en amateur. Je pense notamment à nos amis du CPB Rennes mais aussi à bien d’autres qui ont des déplacements à faire, du matériel à acheter, des prestations à honorer. Ces clubs qui ont aussi besoin d’aide, même à des échelles moins importantes que le monde pro. Le club veut faire bouger les choses et montrer que la solidarité vue dans beaucoup de domaines peut aussi prévaloir pour le sport.

As-tu mieux vécu ce second confinement que le premier ?

Dans mon cas, c’était différent, j’étais en Pologne lors du premier. Là, sincèrement, nous ne pouvons pas nous plaindre. Oui, il y a ces tests PCR réguliers mais nous avons désormais inclus cela dans notre routine, nous faisons avec. Nous avons la chance d’avoir une vie sociale, de voir les collègues, des copains aussi lors des matchs, où nous croisons parfois d’anciens partenaires. C’est un privilège, par rapport au printemps, de pouvoir continuer à nous entraîner, à jouer, même si évidemment, cela ne ressemble en rien à tout ce que l’on a connu avant. J’espère vraiment, et c’est mon unique souhait pour 2021, que toute cette situation sera bientôt derrière nous et qu’une vie à peu près normale va revenir, pour nous mais surtout pour tout le monde. J’ai vraiment envie de retrouver nos supporters, nos amis, des sourires et du partage.

En parlant de sourire, celui-ci a dû s’inscrire sur ton visage en apprenant que deux de tes anciens coéquipiers étaient en passe de jouer le prochain Mondial (Benjamin Briffe, frère aîné de Romain devrait le disputer avec les USA tandis que Kévin Bonnefoi est présélectionné avec les Bleus) ?

J’ai vu ça aujourd’hui, oui! Nous étions en salle de musculation avec Romain et il m’a montré ça ! Au début, on a beaucoup rigolé imaginant Benjamin avec le maillot américain mais après coup, on se dit que c’est juste génial pour lui. Il est parti vivre une immense aventure, hors handball et jouait un peu pour le plaisir et il va disputer un Mondial, c’est dingue ! Je suis super heureux pour lui. Pour Kévin, franchement, c’est le début d’une vraie récompense au vu de ses prestations de ces dernières saisons et s’en sera vraiment une si il est dans les trois. Pour moi la surprise, c’est qu’il ne soit pas encore chez les Bleus ! Il a, à mes yeux, sa place dans les trois. Il s’est toujours fixé des objectifs qu’il a atteint un à un. Je ne suis peut-être pas très objectif car nous sommes amis et très proches mais vraiment, j’espère qu’il sera au Mondial. Il le mérite, vraiment, pour tout ce qu’il a accompli et traversé !