Rémi Ménand : « Le TFTT, c’est ma deuxième maison »


Joueur expérimenté de double, Rémi Ménand est le joker de luxe du Thorigné Fouillard Tennis de Table. Auteurs d’un début de saison tonitruant, les thoréfoléens ont déjà assuré le maintien et peuvent déjà rêver plus grand, bien campés à la seconde place du classement.

Le tennis de table, c’est une affaire de famille chez les Ménand ?

Effectivement, mon oncle et mon père ont inculqué ça à toute la famille. Avant, déjà, je m’intéressais beaucoup à la discipline et je suivais mon père sur les matchs. J’ai vite voulu grimper les échelons, c’est pourquoi dès la sixième, je suis rentré en Pôle Espoirs. Soutenu par mes parents, j’ai passé mes années juniors là-bas avant de rejoindre le Pôle France de Nantes. Une expérience enrichissante qui m’a ouvert des portes.

Tu es à Thorigné-Fouillard depuis tes 11 ans. Quel regard portes-tu sur ton évolution ?

Thorigné-Fouillard, c’est ma deuxième maison ! Le club a toujours eu des équipes me permettant de progresser. Au départ, j’évoluais en catégorie Régionale puis Nationale et enfin en Pro B. L’évolution et la progression interne sont de gros atouts ici. Être aujourd’hui dans les  tops joueurs du club, c’est une immense fierté, je donne le meilleur de moi-même à chaque rencontre.

Les pongistes mènent souvent une carrière individuelle en parallèle de celle en équipe. Est-ce ton cas ?

J’ai très bien commencé avec une sélection en Équipe de France Cadet 2 et plusieurs tournois internationaux, mais aujourd’hui, la donne est différente. J’ai délaissé les Opens Internationaux pour me concentrer sur la Pro B et mes études. En grandissant, je suis plus concerné par le club que par mes performances individuelles.

Tu es actuellement le remplaçant numéro un en Pro B. Comment vis-tu cette position ?

Je la vis bien. Aujourd’hui, il y a trois joueurs plus forts et plus expérimentés que moi, c’est normal qu’ils soient alignés prioritairement. Noshad est notre numéro un, Thiago se sent de plus en plus à l’aide et remporte des matchs, et Jules est le meilleur espoir du club.  Je suis utile dans les rotations et en double lors du point décisif. Parallèlement, je joue en Nationale Une pour les aider dans leur championnat.

Tes études prennent-elles le pas sur le ping ?

Je suis rentré cette année en école de kinésithérapeute à Paris, une formation qui me tenait à cœur. L’emploi du temps est beaucoup plus chargé, je dois m’adapter entre la vie dans la capitale, en Bretagne, les déplacements. Bien sûr la qualité des entraînements n’est plus la même, je joue moins et ça se voit dans mon jeu. C’est évidemment possible de concilier études et tennis de table, mais pas en Pro B, je n’ai pas le temps pour.

Un départ est-il envisageable en fin de saison ?

Quitter une famille c’est difficile, du moins ce n’est pas au programme. Cette ambiance, ce sentiment de bien-être, je suis convaincu que je ne retrouverais ça nulle part ailleurs. 10 ans que je suis au club, je me vois bien rester encore quelques saisons. Tout va dépendre des études mais aussi du club, on échange souvent sur ces questions.

Deuxième du championnat, le TFTT surclasse ses attentes du début de saison. Es-tu surpris du départ canon de ton équipe ?

Évidemment ! Déjà à l’intersaison, c’était inespéré que Noshad rejoigne nos rangs. Avec le niveau qu’il a et les demandes de clubs qui se multipliaient, nous n’étions pas optimistes quant à sa venue. Heureusement pour nous, il est à Thorigné et démontre déjà l’étendue de son talent. Je pense que sa venue a dynamisé un peu tout le monde, le fait d’avoir une star dans l’équipe augmente inconsciemment l’envie de jouer de chacun. Il y a quelques mois nous nous maintenions à la dernière journée, et aujourd’hui on est dans le haut de tableau avec un matelas d’avance sur la zone de relégation, il faut continuer comme ça !

Comment vois-tu l’évolution du club et du tennis de table en général ?

Depuis que je suis au club, il n’a cessé de se développer. Aujourd’hui, des gens de toute l’Ille et Vilaine viennent assister aux matchs. La salle fait 300 à 400 spectateurs lors des rencontres, ça nous pousse, nous les joueurs, à donner le maximum. D’un point de vue global, le tennis de table se porte bien en Bretagne. Il y a un bon vivier de jeunes qui jouent crânement leur chance à haut niveau. De plus, c’est une année olympique, j’espère que les joueurs français rayonneront à Tokyo.

Matthieu Giboire