Vincent Herbst : « Jouer chaque match comme une finale »

Quitter la queue du classement, telle est la bonne résolution prise par Vincent Herbst et ses joueurs pour 2020. Lanterne rouge de Fédérale 2, les Rheusois ont vécu une phase aller compliquée, rythmée de malchance et de mauvais choix. Un nouveau départ s’impose avec des échéances (déjà) capitales.

Quel bilan tirez-vous de cette première partie de saison ?

Neuf défaites, un nul, une victoire, c’est le bilan comptable d’une équipe qui descend, tout simplement…. A l’entame de la saison, il était question d’assurer le maintien le plus vite possible, mais aujourd’hui, force de constater qu’il faudra batailler pour s’en sortir. Nous ne sommes pas encore totalement décrochés mais il y a urgence de points. Je sais cependant que les joueurs vont se battre jusqu’au bout.

Le Rheu compte un seul succès à domicile et voyage mal avec six défaites en autant de matchs. Avez-vous identifié les causes de ce « mal des transports » ?

Effectivement et ces six revers coûtent cher ! Cependant, dans trois de ces matchs, nous avons également réussi à ramener le bonus défensif, ce qui démontre bien que nous n’étions pas loin du compte. C’est rageant car ces défaites se jouent sur des détails, nous perdons de trois points à Paris et à Saint Denis et de deux points au Havre. Les matchs nous échappent sur des faits de jeu et un manque de rigueur. Il ne manque vraiment pas grand-chose.

« Nous n’avons plus le choix : il faut gagner ! »

Comment identifiez-vous ces  fameux détails si souvent évoqués quand les résultats ne sourissent pas ?

Tout sportif vous le dira, une fois que la confiance n’est plus la, il est difficile de faire des résultats. Nous sommes dans ce cas. Quand il faut enfoncer le clou, les joueurs n’y arrivent pas. Le match face à Orléans en est l’exemple parfait. Nous menions 20 à 7 à la mi-temps avant de nous écrouler en seconde période et de perdre 26-31. Quand arrive la 50eme minute, le groupe panique, les pénaltouches deviennent dur à trouver, les ballons sont mal donnés. La machine, alors, s’enraye et nous perdons le fil du match.

Est-ce la première fois que vous traversez une série de défaites comme celle-ci ?

Oui pour moi c’est une première. Je pense que pour les joueurs aussi, nous avons oubliés ce que ça fait, c’est difficile à vivre mais il ne faut pas oublier qu’un collectif se construit dans la difficulté. Je me remets perpétuellement en questions avec mon staff pour continuer d’avancer, car aujourrd’hui nous n’avons plus le choix, il faut gagner !

Quand les résultats ne sont pas satisfaisants, l’entraîneur est toujours le premier coupable. Ressentez-vous une pression supplémentaire sur votre situation personnelle ?

Ce serait mentir de vous dire que je reste insensible à notre classement et nos résultats. Heureusement je peux compter sur le soutien du club mais aussi du bassin rennais. J’ai encore des relations avec l’encadrement du REC Rugby, nous échangeons régulièrement sur le pourquoi du comment et la gestion de ces moments-là. Ils connaissent aussi une saison difficile, comme nous. Pour autant, je ne suis pas inquiet pour le rugby brétillien. Des solutions existent et nous devons les trouver.

Vous n’avez pas non plus été épargnés par de longues blessures, lourdes de conséquences…

C’est vrai, à l’image de celle de notre capitaine, Julien Come, qui souffre d’une fracture du trapèze métacarpien et se retrouve éloigné des terrains depuis déjà deux mois. Il fera son retour en février prochain. C’est un coup dur car Julien est un leader sur le terrain comme dans le vestiaire, son absence handicape l’équipe. Au rugby, il y a des postes clés qui permettent de rassurer une équipe : demie de mêlée, demie d’ouverture. Aujourd’hui, nous sommes fébriles sur ces postes et les blessures n’aident pas.

Vous recevez à deux reprises pour entamer 2020. Considérez-vous ce changement d’année comme un nouveau départ et une deuxième chance ?

Il reste 11 matchs avec deux réceptions pour débuter l’année. Gagner face à Plaisir puis Saint-Denis s’avère vital. Nous n’avons plus le temps de gamberger, il faut jouer chaque match comme une finale. Sur la phase aller, nous avons produit de bonnes choses face à ces équipes, à nous de renverser la vapeur pour faire de ces rencontres, un déclic pour la suite de la saison.

Recueilli par Matthieu Giboire