Qui est Yoan Carnot, préparateur physique du REC ?

Toutes les semaines, le site du REC Rugby, www.rennes-rugby.bzh, nous emmène dans les coulisses d’un club qui n’en finit plus de monter. Ce mois-ci, Jean Lesacher est allé à la rencontre de Yoann Carnot, le préparateur physique du groupe de Fédérale 1, au cœur de sa troisième saison sous les couleurs du REC. Un portrait que nous tenions à vous faire partager, mot à mot. 

Yoann gesticule, crie et encourage depuis l’en-but. En quarts de finale du championnat de France de Fédérale 2, face à Beaune, alors qu’il revient vers le banc, Jean Forgue intercepte et les Bretons filent à l’essai. Alors, le préparateur physique, chronomètre en bandoulière, sprinte le long de ligne de touche en hurlant pour accompagner l’équipe jusqu’à l’essai. Pendant 80 minutes, il se transforme avant de redevenir calme et boute-en-train. Boute-en-train surtout. Yoann, « le prépa » a souvent le bon mot, le verbe aiguisé et un certain goût pour les applications recensant les statistiques des joueurs. Sous les couleurs du Rheu puis du REC il a gravi les échelons, aux côtés de Yann Moison et Kévin Courties.  « En arrivant à la fac, j’avais choisi d’aller en STAPS car le sport est un champ d’activités qui me plaisait. En deuxième année, il fallait décider d’une orientation, et je m’étais tourné vers l’entraînement puis la préparation physique ». 

Il entre de plein pied dans l’univers du rugby à l’occasion d’un stage au SC Le Rheu. « J’étais le stagiaire de Simon Boisbluche (actuel préparateur physique du RC Vannes,ndlr). Quand il est parti, j’ai pris en charge la préparation physique pour le club. Yann (Moison) entraînait là-bas et Kévin(Courties) jouait encore ». Pour Yoann, l’aventure dure près de sept saisons sous les couleurs « jaune et noir ». Il travaille, un an durant, en parallèle, au Stade rennais, en Top 8, avant d’intégrer le REC à l’arrivée de Yann Moison et Kévin Courties dans le staff. Lors de son ultime saison au Rheu, Yoann travaille aussi pour le REC. Les deux équipes sont dans la même poule de Fédérale 2 : « Le REC devait descendre il y trois ans mais le club a été maintenu sur tapis vert. L’objectif était d’obtenir la montée avec Le Rheu et ça m’aurait paru inachevé de ne pas connaître une saison à ce niveau avec cette équipe. Donc j’ai bossé pendant un an en doublon, c’était mieux perçu à Rennes qu’au Rheu d’ailleurs (rires) ». Au terme du championnat, alors que les Noir et Blanc terminent troisième de la Poule 2, éliminent le Rheu en barrages, puis s’inclinent finalement à Orsay, Yoann intègre définitivement le staff noir et blanc. 

« Cela rend fier de bosser avec des joueurs qui sont présents quand c’est difficile »

« Yann et Kévin, ça fait bientôt dix ans que je les côtoie, que je les connais. On est très proches et c’est pour cela que je suis venu aussi » explique Yoann. Kévin Courties, de son côté, parle d’un « gars très généreux, attentif et cultivé, devenu un ami » et désormais partie intégrante du projet noir et blanc. La préparation physique, point inévitable du jeu, consiste au conditionnement du joueur et de l’individu à une saison tendue en Fédérale 1 et à des rencontres difficiles. « On prépare les joueurs à la mobilité d’abord, c’est très important. Pendant des années, on a eu des profils distincts entre les avants et les trois-quarts, cela s’est régulé et il y a un retour actuellement vers l’évitement et la vitesse. Ce sont ces profils mobiles qui doivent faire la différence ». Avec quels mots d’ordre ? « La qualité de l’entraînement, la qualité de l’intensité dans ces séances et la gestion de la charge totale de travail sont capitales. Le développement du joueur, tu le fais principalement en pré-saison. Ensuite, tu maintiens, tu rééquilibres »

Chaque semaine de travail permettant de préparer les prochaines échéances avec en ligne de mire les rencontres de championnat : « Le match, on l’attend évidemment, car le groupe travaille toute les semaines pour ces moments. J’apprécie aussi ce qui entoure les rencontres et notamment l’atmosphère, les contextes des matchs. Mais le maximum de plaisir c’est dans la hargne, dans le fait de ne rien lâcher qu’on le prend. Cela rend fier de bosser avec des joueurs qui sont présents quand c’est difficile ». Au moment d’évoquer cette saison en Fédérale 1, un souvenir s’impose. « Une séquence m’a vraiment marqué, c’était contre Dax lors du match retour. Le match était déjà plié, on ne pouvait plus gagner mais les joueurs ont remonté les ballons, en mettant des « carreaux », en avançant dans les duels pour aller marquer l’essai du bonus défensif. Ça m’a vraiment fait mal de perdre mais ils m’ont rendu fier ». Pour les Bretons, alors que le maintien est quasiment acquis-il pourrait l’être définitivement sur le plan comptable à Trélissac- les objectifs restent nombreux. « Il faut continuer à être sérieux. La qualité du travail, j’en suis vraiment content. Si on veut tous aller chercher une qualification, il faut maintenir cette exigence » explique-t-il. En espérant voir Yoann courir le long de la touche en cette fin de saison prometteuse.

Jean Lesacher