Nikola Matijasevic : « La première année où je me sens si bien »

Prolongé il y a un mois d’un an à la tête du Rennes Volley 35, Nikola Matijasevic savoure à sa juste valeur la belle saison des siens tout en sachant qu’il reste encore tout à faire : classement final pour les play-offs, coupe de France, préparation de la saison prochaine, l’heure n’est pas à l’autosatisfaction ou au repos pour le coach serbe qui ne manque pas d’ambitions. 

En lice en championnat pour le podium, devant un beau défi et la possibilité d’une finale de coupe de France dans une semaine, le Rennes Volley 35 se porte plutôt bien. Est-ce aussi ton avis ? 

La quinzaine qui arrive va en effet être très importante. Nous allons affronter Chaumont dans le Final 4 de la coupe de France, une équipe qui ne nous réussit vraiment pas, puisque l’on reste sur quatre défaites consécutives face à eux. Chaque fois, c’est passé près mais autant le dire, nous ne serons pas favoris de ce match. Si nous passons, nous pourrions retrouver Tours pour la seconde fois en une semaine. Un sacré week-end en perspective qui ne peut que nous faire progresser. Si nous réussissons de belles performances, cela donnera plus de confiance. Si nous perdons, nous pourrons utiliser les enseignements pour continuer à travailler. 

La coupe de France a déjà été remportée par le Rennes Volley 35. Est-elle un objectif de cette fin de saison ?

Nous jouons tous les matches pour les gagner et être présents au Final 4 est déjà une belle performance. Ensuite, il restera quelques matchs de championnat puis, si tout se passe bien, les play-offs. Il y a encore une dizaine de matchs environ cette saison à jouer. 

Pour vous la participation aux play-offs n’est pas encore actée ?

Sincèrement, je pense que nous y serons mais cela reste du sport et il faut valider toute ambition par des résultats sur le terrain. Tant que mathématiquement ce n’est pas fait… Au-delà de l’aspect comptable, nous avons de bonnes chances, en effet, d’en être et l’idéal serait de parvenir à terminer parmi les quatre premiers. Ce serait une bonne chose car ensuite, en quarts de finale, s’il y a un troisième match après égalité sur les deux premiers, la « belle » se joue sur le terrain de l’équipe la mieux classée. C’est un avantage important, à considérer.

«  Je savais que nous serions difficiles à bouger »

Si nous faisons un bref retour sur la première partie de saison. Celle-ci fut tout bonnement excellente. T’attendais-tu à un tel rendement ?

Nous avons vécu une phase aller de rêve, c’est vrai. Il y a eu un super niveau, de très bons matchs et un super volley pratiqué par les joueurs. Nous avons compté jusqu’à trois points d’avance sur Tours, ce n’est pas rien. Tout cela a confirmé le travail réalisé sur le recrutement. Après, je suis toujours resté mesuré, dans les très bons comme dans les moins bons moments. Je savais que si nous n’avions pas de blessés, nous serions difficiles à bouger. 

« Je veux remercier notre staff médical. Nous leur devons beaucoup ! »

Depuis janvier, cependant, la courbe des résultats est plus irrégulière. Comment l’expliques-tu ?

Ce fut plus difficile en début d’année avec l’accumulation des matches championnat et coupe. Nous n’avons pas eu de gros coup dur mais beaucoup de joueurs qui ont évolué très diminué, parfois en même temps et cela a forcément pesé sur nos résultats. La semaine, certains garçons étaient par la force des choses plus dans la gestion que dans l’entrainement et la performance. Ce sont les aléas logiques d’une saison. La défaite à Ajaccio a souligné nos limites actuelles mais à Toulouse, comme à Nice, ça ne se joue vraiment pas à grand-chose, c’est accroché de bout en bout. De plus, ces équipes étaient-elles dans de belles dynamiques quand nous les avons croisées. Pour autant, il y a aussi eu de belles victoires, jamais faciles à obtenir. Il n’y a pas que le score pour juger le contenu d’un match. Contre Sète ou à Poitiers, ce fut de vraies et belles victoires, à ne pas négliger.

Tu évoques la gestion physique des joueurs. A ce niveau, tu disposes d’un sacré staff !

Je voulais justement souligner leur importance, leur implication dans le projet. Ils sont formidables. Cette année, j’ai pu choisir mon staff et le staff médical. Marc Quemener, le docteur, Arnaud Blandin le kiné et Pierre Le Naoures, notre osthéo, sont des professionnels épatants, dévoués à la cause et à la santé de nos joueurs. Nous leur devons beaucoup et ils méritent d’être mis en avant. Même quand nous rentrons au milieu de la nuit, ils se rendent disponibles un dimanche matin ou après-midi pour s’occuper des joueurs, c’est fantastique. Je n’avais jamais connu ça nulle part. Ils sont essentiels pour le club, pour les joueurs et le staff et je les en remercie !

L’ambition de cette fin de saison est-elle désormais clairement identifiée ? Europe, titre de champion ?

Il y a Tours, tout de même, qui ne se trompe pas beaucoup, en match comme dans ses investissements et recrutements. Si une année, ils ne sont pas là, dans les années à venir, pourquoi ne pas rêver à aller voir plus haut… Mais aujourd’hui, une place dans les quatre pour les Play-offs puis ensuite, une demi-finale, sont déjà des objectifs que l’on peut se fixer. Cela offrirait peut-être un retour en coupe d’Europe. Le club, via Brice Chambourg et Jean-Yves Le Roux, les présidents, aspire à cela. Il y a une progression ici, sur tous les plans et il faut l’accompagner par de bons résultats sur le terrain.

On te sent heureux, épanoui ici avec beaucoup d’appétit pour l’avenir…

Oui, c’est vrai. Je suis ici depuis cinq ans et je pense pouvoir dire que c’est la première année où je me sens aussi bien. Les dirigeants m’ont confié les moyens de construire une équipe, le club se structure, il y a du public à chaque match. Je me sens bien entouré par mon staff technique comme médical et nous parlons le même langage avec la direction. Cette année, c’est une autre histoire et je pense qu’il y a encore beaucoup de belles choses à vivre et écrire. En arrivant ici, je voulais gagner un trophée et jouer la coupe d’Europe. Ces ambitions sont aujourd’hui de nouveau du domaine du possible. 

Recueilli par Julien Bouguerra