Camille Da Sousa : « Nous travaillons déjà sur la saison prochaine »

Au cœur de sa quatrième saison en Bretagne, la Tourangelle Camille Da Sousa s’épanouit et ambitionne d’ores et déjà avec appétit et ambition un retour en division 2. Pour cela, il faudra garder les bases et la rigueur montrées depuis le début de saison au travers d’un collectif huilé et performant. Véritable couteau-suisse de l’équipe, elle connaît les ingrédients nécessaires !

Difficile de savoir quel est ton vrai poste. Peux-tu nous en dire plus, tant on te voit évoluer à tous les postes…

C’est vrai, il y a ce côté couteau suisse. J’ai une formation d’arrière-gauche ou pivot, c’est là où je m’épanouis le plus mais j’ai appris à m’adapter tout en appréciant d’évoluer sur plusieurs postes. Tant que je suis sur le terrain et que je défends, je suis heureuse ! 

Ton plaisir, c’est la défense ?

Oui, clairement, j’adore ça, plus que tout sur un terrain de hand ! 

Comment es-tu venue au hand ?

Mon père m’en a tellement parlé… Il a évolué au maximum en Nationale Une et j’ai emboîté le pas. Je devais avoir six ans, mon père jouait à Saint-Pierre. A la maison, tant que nous avions un ballon dans les mains, nous étions sages. 

Quel fut ton parcours avant d’arriver à Saint-Grégoire ?

J’ai démarré en Touraine puis ensuite, j’ai rejoint Orléans, où le pôle féminin de Chartres avait été déplacé. J’ai vécu beaucoup de bons moments là-bas, ça se passait très bien. J’ai ensuite rejoint Fleury, avec l’équipe des 18 ans. Nous évoluions en championnat national et avons atteint la finale. Cela reste mon plus grand souvenir ! La cohésion d’équipe avait fait que l’on avait gagné et j’ai toujours ensuite voulu retrouver cette ambiance. 

Tu as ensuite rejoint le SGRMH. Pourquoi ? La place était trop compliquée à gagner à Fleury ?

Je me suis entraîné parfois, quand j’étais au centre formation, avec les pros. Sincèrement, ma vision du hand, c’est avant tout trouver une ambiance, des copines, du plaisir sur le terrain, au-delà de tout mais aussi bien sûr d’aller jouer le plus haut possible. Les entraînements tous les jours, version pro, où il n’y a que ça, ce n’était pas forcément pour moi. Je menais en même temps mes études en urbanisme et j’ai toujours voulu avoir une activité, mener mes études et avoir des choses en dehors du hand.

Qu’étudies-tu ?

Je suis en maîtrise d’ouvrage d’urbanisme immobilier pour devenir maître d’œuvre, aménageur. J’aime l’esprit d’équipe, prendre des décisions ensemble, réfléchir et établir des plans un projet. 

Revenons au hand. Saint-Grégoire s’est présenté au bon moment ?

Oui. Quand j’ai rejoint le club, celui-ci était en N1 et l’ambition de monter qu’il portait était aussi la mienne. Je m’étais promis d’aller jouer le plus haut possible et vivre une accession à ce niveau était quelque chose que je voulais vivre. J’ai trouvé ici une équipe très équilibrée entre les jeunes joueuses dont je faisais partie et les plus anciennes. Il y avait une superbe ambiance et la montée fut acquise avec beaucoup de panache. Les jeunes étaient poussées par les plus anciennes et nous avons réussi une très belle année. J’ai pu apprendre, au contact des anciennes comme Delphine Belaud qui jouait arrière gauche ou Mélina Rolland en demi-centre. Ces filles m’ont beaucoup aidé. J’étais aussi très proche de Gladys Boduan et Nadège Konan, qui sont mes « mamans » dans le hand, mes amies. 

La deuxième division, c’était comment ?

Je m’attendais à ce que l’on prenne une claque mais il restait encore un noyau dur, des joueuses cadres comme Gladys, Mélina, Blanka ou Céline. On s’est maintenu assez vite, en terminant septième je crois. 

Finalement, n’était-ce pas un bien pour un mal ? Vous avez vu les choses trop simples ?

Le fait que les cadres et les caractères de l’équipe s’en aillent a fait mal à l’équipe, ajouté au fait que nous avions peut-être sous-estimé la difficulté de se maintenir à ce niveau-là. Après, il y a eu une ambiance qui n’a pas prise, des moments difficiles, des blessures. Mais j’insiste sur l’importance d’avoir perdu les joueuses d’expérience et le rythme que nous avions, qui nous a empêchés de performer. 

Comment as-tu vécu cette redescente ?

Je ne l’ai pas bien vécu, évidemment, tout le monde a pris une claque et nous savons désormais ce qu’il ne faut pas faire. C’est aussi cela, l’expérience et cela renforce notre détermination à remonter dès cette année, avec un groupe qui cette fois-ci, a bien pris.

Le danger aujourd’hui, serait de se contenter de « gagner » sans travailler en profondeur ?

Oui, clairement, nous avons haussé notre niveau d’exigence et c’est indispensable pour réussir l’an prochain en D2. Pour celles qui ont vécu la descente, une prestation comme celle face à Hazebrouck ne sera pas suffisante l’an prochain en D2, si nous montons… quand on a vécu ce que l’on a connu la saison passée, on sait que certaines prestations de cette année ne passeront pas à l’étage du dessus. Nous avons appris de l’an passé et on ne se contente pas de gagner, il faut plus, du contenu, des automatismes, pour prendre de l’avance.

Tu es l’une des « anciennes » du groupe, à seulement 23 ans. Quels sont tes objectifs pour la suite ?

Pour moi, c’est avant tout de faire partie d’un groupe soudé, il faut que l’on maîtrise les bases pour réussir l’an prochain. A titre personnel, j’essaie de profiter au maximum de mon temps de jeu. Je suis à l’aise sur la base arrière. Tant que je joue, je suis bien. L’avenir ? Je suis toujours sous contrat, il me reste une année. J’espère être de l’aventure si nous remontons en D2. Pour l’instant, je suis toujours dans mes études, nous verrons bien par la suite mais mon souhait est de rester sur Rennes, que ce soit dans le hand mais aussi à côté.

Tes études te laissent un peu de temps pour les à-côtés ?

Cette année je suis un peu plus dans les cours. En Master, il y a un peu plus d’heures de cours et je passe plus de temps dans les plans d’urbanisme. Au club, Marie, Judith et Sabrina parlent très bien, elles ont du caractère et disent ce qui est nécessaire. Dans le vestiaire, je suis plutôt quelqu’un de discrète, en retrait et ça me va bien.

Recueilli par Julien Bouguerra